Les consommateurs devraient pouvoir se renseigner facilement sur la qualité nutritive d’un aliment, notamment sa teneur en sucres, graisses et sel. Ces nutriments ont une influence directe sur notre santé. Depuis le 1er mai 2017, la déclaration nutritionnelle est devenue obligatoire en Suisse, avec un délai transitoire de quatre ans. La déclaration nutritionnelle doit bien être indiquée par 100g de denrée afin de permettre la comparaison de produits concurrents.
Toutefois, contrairement à l’Union européenne, il n’est pas obligatoire en Suisse d’informer sur la teneur en sucres d’un aliment, alors que ce composant est l’un des facteurs de risque majeurs du surpoids et des maladies métaboliques dont souffre la population.
Des couleurs pour un choix éclairé
Ces chiffres sont utiles, mais difficiles à évaluer par les personnes non expertes en nutrition. En Europe, deux systèmes d’étiquetage colorés proposent d’aider les consommateurs à voir d’un coup d’œil la qualité nutritionnelle des aliments composés: les feux tricolores britanniques (Traffic Light) qui mettent en évidence la teneur élevée ou basse de quatre nutriments-clés, et le Nutri-score français qui montre sur une échelle de cinq couleurs le résultat global de l’évaluation de plusieurs critères.

Nutri-score: une évaluation globale graduée de tous les nutriments

Traffic Light: des évaluations séparées de quatre nutriments
Le Traffic Light est largement utilisé sur les emballages alimentaires en Grande Bretagne, depuis quelques années déjà. Egalement sur une base volontaire, le Nutri-score a été adopté par le gouvernement français en 2017. Plusieurs fabricants et distributeurs français se sont engagés à l’utiliser dès 2018. Ces deux types d’indicateurs se trouvent sur la face avant des emballages en complément aux informations détaillées sur la face arrière.
Les fabricants proposent leur propre version qui brouille l’info
En 2017, six grands fabricants européens ont commencé à élaborer leur propre système, inspiré du Traffic light. Il est positif que ces entreprises reconnaissent ainsi qu’un étiquetage coloré est supérieur aux « GDA » défendus jusque-là par l’industrie alimentaire. Les problèmes se cachent dans les détails: l’étiquetage proposé est basé sur les portions… décidées par l’industrie elle-même. Une manière de cacher les informations nutritionnelles au lieu de les révéler. Par exemple des céréales pour enfants renfermant un tiers de sucres apparaitront dans ce système-là comme étant neutres pour la santé.
La FRC s’engage pour un étiquetage compréhensible
En 2018, la FRC et ses collègues de l’Alliance des organisations de consommateurs s’engagent en faveur de l’indication du taux de sucres et en faveur de l’étiquetage nutritionnel coloré qui permet aux consommateurs d’évaluer facilement un produit. L’Alliance s’élève contre l’étiquetage nutritionnel des grandes entreprises agroalimentaires européennes et s’engage pour la mise en œuvre du système d’étiquetage nutritionnel qui soit le plus compréhensible pour les consommateurs suisses.
En 2019, l’OSAV soutient la démarche initiée par la FRC et ses alliés SKS et ACSI en Suisse. En avril 2020, Nestlé annonce l’arrivée imminente du Nutri-score sur ses premiers produits, rejoignant plusieurs leaders de l’agro-alimentaire et de la grande distribution. En fait partie Danone, dont on trouve déjà certains produits dans les rayons helvétiques. Aldi va aussi commencer à proposer ce système coloré sur deux marques propres. En juin 2020, Migros et Coop emboîtent finalement le pas à leurs concurrents et annoncent une phase test sur les produits de leur lignes de substituts de viande, ainsi que sur le poisson pour Migros. En avril 2021, Migros annonce vouloir afficher le Nutri-score sur tous ses aliments de marque propre.
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