8.3.2017, Barbara Pfenniger
Nestlé, Coca Cola, Mars, Mondelez, Unilever et PepsiCo affirment vouloir améliorer l'étiquetage nutritionnel volontaire de leurs produits en introduisant les feux vert-orange-rouge sur les emballages. Malheureusement, leur solution sème la confusion car chacun y va de sa portion. Or la FRC plaide pour un système uniformisé efficace.
C’est l’annonce du jour, et la FRC l’attendait avec impatience et curiosité: Nestlé, Coca Cola, Mars, Mondelez, Unilever et PepsiCo affirment vouloir améliorer l’étiquetage nutritionnel volontaire de leurs produits en introduisant les feux tricolores – les mêmes que ceux de la circulation – sur les emballages. Jusque-là, tout le monde est d’accord, la FRC plaidant de longue date pour ce système aisé à lire en un coup d’œil.
Mais il y a un hic. Les quantités de sucres, de graisses et de sel sont évaluées par portion, et chaque fabricant détermine la sienne comme cela l’arrange. La stratégie développée par les mastodontes de l’agroalimentaire empêche ainsi la comparaison entre produits… et laisse libre cours à une distribution de feux passés astucieusement au vert en choisissant une portion de référence volontairement plus petite. Vous voyez-vous dire à votre enfant qu’il ne pourra avoir que 17 smarties (20 g) pour rester dans des valeurs acceptables? Tant qu’à faire, votre chérubin devra être fort en maths: 17 smarties, c’est 20 g, et comme l’emballage en fait 150, il a intérêt à connaître les fractions!
Autre exemple, les chips Pringles. Le tube contient 190 g. Il faut donc six adolescents qui grignoteront chacun 30 g… auxquels on ajoutera un kid mini-portion pour terminer les 10 g restant. Allez, soyons lucides, votre teenager engloutit probablement la boîte à lui seul, et adieu les repères nutritionnels car 30 g ne signifient pas grand-chose de concret.
Sans comparaison possible, pas de raison! La FRC estime en effet que seul un étiquetage basé sur une teneur standard de 100 g permet au consommateur de faire ses achats raisonnés. L’information transparente revendiquée par la FRC n’est donc pas donnée, même si l’on peut considérer comme positif que les fabricants reconnaissent enfin que les chiffres seuls ne suffisent pas à une information claire et intelligible.
Les feux tricolores, oui, mais le consommateur ne devrait pas être contraint à peser ses chips, son bol de céréales ou à couper sa pizza en deux et ne manger que l’oreille de son lapin de Pâques pour coller à la portion prescrite par le fabricant… et garder bonne conscience Le schéma proposé par les fabricants doit clairement être amélioré pour atteindre son but. Un système uniformisé, c’est simple et efficace.