4.3.2025, Konsumentenschutz - Traduction et adaptation: Laurence Julliard
Ces substituts ont souvent le goût et la forme de sucreries. La loi doit pouvoir mieux les encadrer car leur surconsommation n’est pas sans effet sur la santé et les messages publicitaires sont souvent inadéquats.
L’offre de compléments alimentaires est vaste. Il y en a pour tous les âges et toutes les préoccupations du quotidien, de la prévention des bobos de l’hiver à la supplémentation, des ongles et cheveux forts au coup de fouet qui facilite l’effort sportif ou dope la masse musculaire. S’agissant des enfants, les compléments alimentaires seraient destinés à améliorer la concentration à l’école, soutenir la croissance et renforcer les défenses immunitaires. Ces produits répondent aussi à une inquiétude des parents qui craignent des carences chez leur progéniture, liées notamment à une alimentation qui manquerait de variété.
L’automne dernier, notre consoeur alémanique Konsumentenschutz et la Haute École spécialisée bernoise (BFH) se sont intéressées à ces supplémentations destinées aux enfants. Elles ont analysé 20 références qui s’achètent librement en grande surface ou en pharmacie.
Ces produits ne nécessitent ni prescription médicale ni conseil particulier. Les principales conclusions sont inquiétantes. Quinze de ces produits dépassent les valeurs de référence en matière d’apports nutritionnels pour une ou plusieurs vitamines. La majorité des vitamines de deux produits sont même surdosées. Par ailleurs, les indications concernant la posologie et/ou le groupe d’âge sont imprécises pour cinq compléments, entraînant également des risques de surdosage, puisqu’il est difficile de respecter les recommandations d’usage. Ce point est particulièrement problématique car un apport trop riche en micronutriments peut aussi provoquer des effets négatifs sur la santé: maux de tête, nausées, fatigue.
Dans l’échantillon choisi, certains articles ont une forme d’ourson en gomme, d’autres une texture comme du chocolat ou du sirop. On trouve dans leur composition du sucre, des édulcorants et d’autres additifs, ce qui finit de noircir le tableau. Un complément alimentaire qui a tout d’une friandise rend le produit bien trop attractif, incitant à en consommer plus qu’il ne faudrait, avec de possibles effets secondaires indésirables.
L’analyse a également porté sur les emballages. Ils sont colorés, montrent des personnages de bande dessinée, donnant l’impression de s’adresser directement aux enfants. Une technique marketing rodée qui n’est pas sans rappeler celle des céréales du petit-déjeuner et de bien d’autres aliments destinés aux enfants. En outre, les allégations de santé de dix produits sont formulées de telle manière qu’elles peuvent susciter des espoirs trop élevés quant aux bénéfices attendus.
Dernier critère, le prix. Ces compléments sont chers à l’achat alors que leur utilité n’est pas prouvée dans le cadre d’une alimentation variée et équilibrée. Ils peuvent revenir à plusieurs centaines de francs par enfant et par an.
Conclusions: la prochaine révision de la Loi sur les denrées alimentaires doit fixer des quantités maximales pour les vitamines et les minéraux destinés aux enfants, selon leurs besoins spécifiques et leur catégorie d’âge, comme c’est déjà le cas pour les adultes. Et comme pour tout aliment sucré destiné aux plus jeunes, la publicité pour ce groupe de produits devrait avoir une base légale.
Lire aussi:
- Compléments contre les bobos de l’hiver, test 2023
- Booster son immunité, enquête 2023
- Prévention urinaire: principe actif noyé dans les additifs, test 2023