7.3.2023, Anne Onidi / Photo produits: Jean-Luc Barmaverain
La prise d’un sucre, le D-mannose, est préconisée lors des premiers symptômes de l’infection. Or il se vend à des prix allant du simple au quintuple. Il est parfois combiné à des ingrédients superflus, voire à éviter.
Douloureuse et invalidante, l’infection urinaire est une affection commune qui touche essentiellement les femmes. Chez certaines, elle survient de manière répétitive, impactant fortement santé et moral. À chaque apparition de symptômes, elles doivent se rendre soit chez le médecin, soit dans une pharmacie (lire encadré) pour une analyse d’urine confirmant l’infection. Quant au traitement classique, il est à base d’antibiotiques. Leur prescription est repensée depuis des années en raison de l’apparition de bactéries multirésistantes.
Pour éviter l’infection ou traiter les premiers symptômes, le D-mannose peut être intéressant. Ce sucre, déjà présent dans l’alimentation, empêcherait les bactéries de se fixer sur les cellules de la muqueuse des voies urinaires et de les infecter. Nous avons donc comparé dix préparations à base de D-mannose sous l’angle du coût et de la composition. Nous avons pris en compte trois critères dans l’appréciation: le prix par dose, la présence ou non d’additifs problématiques et le nombre d’additifs.
PRIX | Il varie entre 43 ct. et… 2 fr. 28 la dose. L’écart est considérable. L’ajout d’autres ingrédients (vitamine C et biotine chez Alpinamed et Avitale, zinc, niacine et sélénium chez Avitale, canneberge chez Arkopharma et Phytopharma, bruyère chez Arkopharma) le justifie-t-il? Aucune étude n’en démontre la plus-value. Pour le reste, on peine à comprendre la logique, car les poudres de D-mannose pur sont exemptes d’additifs mais coûtent plus cher que la moyenne. Une dose quotidienne de Femannose, marque de référence, revient à plus de 2 fr. Comme trois doses quotidiennes sont préconisées, le traitement coûte très cher.
INGRÉDIENTS | Antiagglomérants, arômes, colorants et édulcorants sont présents dans ces préparations. Avec six additifs chacun, Femannose et Avitale en contiennent le plus grand nombre. Quant au phosphate tricalcique, il est classé dans la catégorie à éviter par nos confrères de Que Choisir. Une forte absorption de phosphates constituerait un facteur de risque cardiovasculaire. Et il pourrait contenir des nanoparticules dont l’impact sur la santé est inconnu. Les trois produits qui en contiennent se positionnent logiquement en queue de classement.
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Infection urinaire: les moyens de prévention sont multiples, l’interview de notre invité, Nuno Grilo, médecin au CHUV.