2.2.2018, Barbara Pfenniger et Aude Haenni / Photo: shutterstock.com
Entre sucre ajouté et fruits étrangers, voici ce que nous réservent les compotes industrielles.
La recette de la compote de pommes est on ne peut plus simple: Boskoop, Golden et Cloche, un fond d’eau, une pincée de sucre. Citron, vanille ou cannelle, à ajouter selon les goûts… Est-ce ce que proposent les pots des grandes surfaces? La FRC s’est plongée dans une lecture d’étiquettes de neuf préparations industrielles. Parallèlement, les papilles de centaines de testeurs ont été mises à contribution lors de diverses manifestations du terroir en 2017 afin de définir quelles compotes plaisaient le plus. La première constatation porte sur la teneur en sucre. Sur neuf produits, seul un ne contient pas de sucre ajouté, l’Apfelmark d’Alnatura (Migros). On peut faire sans et en apprécier le goût, puisque ce bocal finit troisième du classement.
Quand jus = sucre
La purée de Staud’s Wien (Globus) est, elle, édulcorée avec du jus de pomme concentré. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère ce concentré aussi néfaste pour la santé que du sucre blanc. Seule sa saveur est meilleure.
Tout en bas du classement, on retrouve les produits Hero et M-Budget qui jouent sur l’indication «sans sucres ajoutés». Or le premier contient du sucralose et le second du cyclamate, deux édulcorants intenses. S’ils donnent une saveur sucrée sans ajouter de calories, les édulcorants ont été mis en cause par des recherches récentes qui ont montré leur influence sur le microbiote et par là sur la résistance au glucose. Ils favoriseraient ainsi le développement de maladies métaboliques.
Un deuxième souci touche l’entier de notre panel, ou presque. Les emballages indiquent bien que les compotes ont été élaborées en Allemagne, Italie, France ou Suisse, mais impossible de savoir si les fruits proviennent bel et bien de ces contrées ou plutôt de Pologne ou de Chine, grands pays producteurs de pommes. Seules Hero et M-Classic proposent un produit bien de chez nous. Quant à celle de Denner, elle indique que les pommes viennent d’Italie et d’Allemagne. De l’étranger, mais cela a le mérite d’être écrit noir sur blanc…
Les dégustateurs, interpellés au Marché du terroir à Neuchâtel, au Concours suisse des produits du terroir à Courtemelon et au Salon Goûts et Terroirs à Bulle, ont ainsi scruté, humé, goûté ces produits industriels ainsi qu’une préparation maison. Chacun y a été de son avis. Résultat: toutes les compotes ont été plus ou moins appréciées gustativement parlant, hormis la faite maison, qualifiée de plus acide et pas assez sucrée. Préparée avec des pommes de supermarché, elle n’était visiblement pas parfaite. Pourquoi choisir entre absence de sucre ajouté ou indication de la provenance? Testez la recette de grand-mère: trois variétés locales, cuites à la vapeur et moulinées ensemble!
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