Téléphonie
Tout sur le roaming
15 juin 2016
La FRC et ses partenaires de l’Alliance des organisations de consommateurs (FRC, SKS, ACSI) ont adressé une lettre ouverte au Conseil fédéral le 14 juin pour qu’il prenne des mesures efficaces contre les frais abusifs de roaming.
Demande pour instaurer des mesures afin d’abaisser les tarifs d’itinérance
Un marché qui ne fonctionne pas
L’Union européenne a montré la voie: la seule manière de supprimer ces frais, c’est de les interdire et de fixer des prix plafonds. Ce sera le cas dès le 15 juin 2017. En Suisse, à chaque menace d’une intervention politique, les frais ont eu tendance à baisser. Les demi-mesures sont insuffisantes et la Suisse continue d’être un îlot de cherté du roaming au sein de l’Europe.
La concurrence sur ce marché ne fonctionne pas car pour la majeure partie des clients, les frais d’itinérance ne sont qu’un détail qui n’importe que 2-3 semaines par année lors de vacances à l’étranger. Un consommateur ne choisit que rarement un abonnement en fonction des volumes de données en itinérance ou du nombre de sms inclus à l’étranger.
La révision ne va pas assez loin
Le projet de révision de la loi sur les télécommunications (LTC) propose que le Conseil fédéral puisse prendre des mesures. Nous demandons au contraire que le Conseil fédéral prenne des mesures sans attendre. Les consommateurs en ont assez d’être les vaches à lait des opérateurs.
Des mesures immédiates peuvent être mises en place, comme la facturation au kilobyte plutôt qu’au mégabyte, ou à la seconde plutôt qu’à la minute. Ou encore augmenter la durée de validité des forfaits de données à l’étranger (par exemple, acheter un forfait de 500 Mo qui ne soit pas valide seulement un mois mais au moins 6 mois voire 1 an. Et interdire la facturation au 10 du mois qui oblige le client à acheter deux packs s’il voyage par exemple du 5 au 15 janvier, comme chez Salt).
La fixation de prix plafonds comme l’a fait l’Union européenne serait également et évidemment la solution la plus efficace – mais prendrait plus de temps à être appliquée.
Quelles solutions pratiques?
Pour éviter les factures douloureuses en fin de mois:
- Vérifiez que les données en itinérance sont désactivées.
Vérifier également que «l’assistance Wifi» ou «l’Aide Wifi» est désactivée si vous vous connectez au wifi: certains nouveaux smartphones font passer automatiquement sur le réseau cellulaire lorsque le wifi est moins performant. Ce qui entraîne des coûts élevés ensuite. - Si vous allez à l’étranger, pensez à désactiver votre boîte vocale (combox), car si quelqu’un vous laisse un message, vous devrez payer le prix fort.
- Si vous habitez une région frontalière et que votre téléphone se connecte souvent sur le réseau français, faites attention lorsque quelqu’un vous appelle car vous pourriez payer le prix comme si vous étiez à l’étranger. Pour éviter cela, mettez le choix du réseau en «manuel» plutôt que «automatique».
- Lorsque vous partez à l’étranger, si vous pensez avoir besoin de votre téléphone, regardez les offres de forfaits que votre opérateur propose.
- Rappelons qu’à l’étranger, il y a souvent des wifi gratuits. Rappelons également que les applications de messagerie type whatsapp/telegram ne consomment que peu de données si vous envoyez simplement des messages (sans photos ni vidéos) ou téléphonez. Acheter un pack de quelques dizaines de méga peut être suffisant si vos interlocuteurs ont également un smartphone.
- De nombreuses applications permettent de télécharger les données à l’avance, pour y avoir recours sans connexion une fois dans la ville souhaitée
- De plus en plus de téléphones permettent d’avoir deux cartes SIM simultanément. Il pourrait ainsi être avantageux d’acheter une carte SIM à prépaiement spécialisée dans le roaming soit à l’étranger soit en Suisse et de la mettre dans son natel. Attention, cela implique de ne pas avoir le même numéro d’appelant. Et, souvent, les cartes SIM qui ne sont pas utilisées pendant un certain laps de temps (parfois 90 jours) sont désactivées ensuite.