26.10.2021, Protéines, appétit réduit, budget, dates de péremption; de nombreuses facettes sont abordées, entre riches échanges et bienveillance.
Depuis peu, la FRC propose des cours sur l’alimentation destinés à un nouveau public, les seniors. Incursion à Vevey (VD).
En cette journée d’automne, quelques seniors curieux veulent en savoir plus sur leur alimentation. Ils suivent un cours Bien manger à petit prix dispensé par la FRC Vaud en collaboration avec Pro Senectute Vaud. L’atelier à peine commencé, Laurence Margot, diététicienne, apostrophe l’assistance. «Montrez-moi à quoi ressemble votre assiette.» Pour intégrer au mieux les informations, rien ne vaut la pratique! L’un des participants attrape donc un sachet rempli d’aliments en plastique et en sort une tranche de viande, une pomme de terre, deux haricots et bâtonnets de carottes, une rondelle de concombre et une sommité de chou-fleur. Une autre senior y aurait ajouté un peu plus de légumes, enlevé le concombre. «Il y a beaucoup de façon de composer une assiette équilibrée, notamment en fonction des goûts que l’on a», rassure la spécialiste.
Néanmoins, à partir d’un certain âge, entre 65 et 80 ans, il faut prendre garde à maintenir son poids. Et dès 85 ans, privilégier les protéines au détriment des légumes. Aussi, la première partie du cours du jour se focalise sur l’étage des protéines de la pyramide alimentaire. Des produits laitiers au steak de bœuf en passant par les céréales et les légumineuses, Laurence Margot pointe non seulement la diversité des aliments, mais aussi leur prix. «Plus on varie, plus il est facile d’équilibrer le plat… et son budget!» Alors que 120 grammes de tofu ne coûtent que 1 fr. 55, l’engouement de l’assemblée semble tout de même plus se tourner vers les lentilles au lard! Tant mieux d’ailleurs, car la dégustation du jour porte justement sur une salade de lentilles «pour joindre l’utile à l’agréable», selon un senior ravi. Un autre l’avoue, il n’a jamais entendu parler de boulgour. Son voisin de table se réjouit, lui, de partager sa recette de millet aux raisins secs et purée d’amande.
Interaction et partage d’expériences
Les discussions vont bon train, entre préférences et assiette optimale, astuces sur les dates de péremption et lectures d’étiquette. Les exercices concernant les tomates en boîte et les plats pré-cuisinés font d’ailleurs réagir. «J’ai testé une fois la choucroute, plus jamais!», «Moi, je trouve qu’il n’y a pas assez de verdure…», «Quelqu’un aurait-il la recette de la goulash? Cuisiner dans une seule casserole, c’est pratique et bien meilleur que tout ça!» Autant le dire, la sauce prend! «Au contraire d’une conférence, un tel atelier va plus loin, et privilégie l’interaction, le partage. C’est bien plus sympathique et instructif», sourit Sandra Baud, coordinatrice Pro Senectute, présente elle aussi à cet atelier. «Ces personnes ont une expérience depuis soixante ou huitante ans. Et celle-ci est effectivement bonne à partager, confie Laurence Margot. J’apprends d’ailleurs toujours beaucoup dans ces groupes!»
Les participants, quant à eux, risquent bien de diversifier et d’améliorer leurs repas grâce à cette après-midi de cours et à la brochure qui l’accompagne. «Il y a de petites idées à garder, souligne l’un d’entre eux. Mais il faut qu’on se donne le courage, car tout seul, on fait toujours les mêmes choses…» L’échange de numéros de téléphone au moment des adieux augure déjà d’une goulash – saine et équilibrée – en bonne compagnie!
En savoir plus:
- Dossier Bien manger à petit prix
- Dossier gaspillage alimentaire et sa kyrielle de recettes gourmandes
- Le cours version Jeunes en formation, lire le reportage à Fribourg