13.6.2019, Laurianne Altwegg
Les deux initiatives populaires dites communément «Eau propre» et «Zéro pesticide» sont au programme de la session d’été du Conseil national. L’occasion de demander aux représentants du peuple d’entendre ses préoccupations légitimes et de proposer un contre-projet qui en tienne compte.
Lancées par des collectifs de citoyens, les initiatives «Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse» et «Pour une eau potable propre et une alimentation saine» (lire notre résumé) reflètent l’inquiétude partagée par une part croissante de la population concernant l’impact des pesticides et de l’agriculture sur l’environnement et la santé du consommateur. Ces textes visent donc à changer drastiquement de modèle agricole et à renoncer aux pesticides de synthèse pour garantir tant une agriculture qu’une alimentation durables.
Des objectifs que défend aussi la FRC à long terme (lire sa Vision Agriculture). Car, qu’il s’agisse des quantités de produits phytosanitaires utilisés ou de la pollution des eaux, les indicateurs montrent que des mesures supplémentaires à celles préconisées dans le Plan de réduction des pesticides de la Confédération ou de la Politique agricole à partir de 2022 (encore à l’état de projet) doivent être prises pour respecter les attentes du consommateur.
Pourquoi un contre-projet?
La FRC estime qu’un contre-projet aux initiatives aurait deux avantages: d’abord, celui d’intégrer des mesures plus contraignantes directement dans la législation (Loi sur la protection de l’environnement, Loi sur la protection des eaux, Loi sur l’agriculture) et pas dans la Constitution (ce qui nécessite d’élaborer ensuite les textes de loi correspondants).
Surtout, un contre-projet est une opportunité unique de pousser la Confédération à adopter une politique agricole et environnementale plus ambitieuse, tout en trouvant un compromis entre les préoccupations du consommateur et la nécessité de permettre à l’agriculture de s’adapter. Les conseillers nationaux seront-ils à l’écoute les 19 et 20 juin?