27.10.2016, Laurianne Altwegg
Mise à jour le 02.11.2017
Mis en consultation jusqu’au 28 octobre, le plan d’action sur les produits phytosanitaires de la Confédération permet de combler une lacune dans la gestion et l’utilisation des pesticides en Suisse. Dans sa prise de position, la FRC relève toutefois qu'il est nécessaire de compléter une partie des objectifs et des mesures afin de mieux protéger consommateurs et citoyens.
La FRC estime que l’objectif principal de réduire de 50% les risques liés aux pesticides est ambitieux mais atteignable. Elle salue également le fait que les mesures de protection des consommateurs améliorent les informations à disposition, ainsi que la possibilité d’évaluer les progrès réalisés grâce au monitoring. Surtout, le plan d’action a le potentiel de mener à une réelle amélioration de la qualité des denrées alimentaires quant à la présence de résidus de pesticides et à leurs effets cumulés (effet «cocktail»).
En revanche, la FRC juge lacunaires certains objectifs du Plan d’action. D’abord, elle estime que tous les objectifs intermédiaires doivent être chiffrés, sans quoi il est impossible d’évaluer les effets concrets du plan d’action. D’autre part, elle demande que les objectifs de protection des consommateurs soient renforcés, notamment en se fixant explicitement pour but de réduire de moitié les résidus de pesticides présents dans les denrées alimentaires, ceci en plus de l’étude sur l’effet «cocktail» déjà prévue. Finalement, elle juge essentiel d’interdire la vente de tous les produits phytosanitaires de synthèse aux particuliers d’ici 2026. Les risques liés à une mauvaise utilisation (surdose, protection ou utilisation inadéquates) sont en effet importants et le recours à ces substances n’est pas indispensable pour le public non professionnel.
Dans sa prise de position, la FRC appelle de ses vœux l’intégration de trois mesures supplémentaires afin de renforcer la mise en œuvre: il s’agit de l’amélioration du processus d’homologation des produits phytosanitaires, du soutien à la reconversion à l’agriculture biologique et du soutien à la gestion sans pesticide des espaces verts publics.
Dernier regret, celui que l’industrie agrochimique n’ait pas été davantage impliquée: il est en effet de leur responsabilité de prendre en charge le financement de certaines mesures, c’est pourquoi la FRC souhaite leur implication dans l’ensemble de la mise en œuvre du plan d’action.