Santé

Bien manger pour soi et la planète d'ici 2050

Remplir son assiette de légumes, de céréales complètes, de laitages et de légumineuses pour vivre en bonne santé et préserver notre planète. Voilà dans les grandes lignes les recommandations d'experts internationaux.
Alimentation Enjeux collectifs Impact environnemental

Archive · 01 mars 2019

Comment léguer une planète viable aux générations futures et trouver des solutions pour nourrir correctement et sainement 10 milliards de terriens d’ici 2050? Tel est l'objectif que se sont lancés 37 spécialistes internationaux réunis dans EAT, une fondation sans but lucratif, dédiée à ces réflexions.

Le constat de départ n'est pas reluisant: 820 millions de personnes manquent toujours de nourriture, plus encore en consomment trop ou de mauvaise qualité. Quant à la production alimentaire, elle a un impact important sur la stabilité climatique et l’écosystème, puisqu'elle cause 30% des gaz à effet de serre. Ces experts ont porté leur attention sur les impacts sur la santé et sur l’environnement, même s'ils reconnaissent que se nourrir affecte également la société, la culture, l’économie et le bien-être animal.

Le régime préconisé doit être adapté aux habitudes, au climat et à la géographie de chacun. Il mise fortement sur les denrées d’origine végétale, sans écarter la viande et le poisson pour autant, un peu comme les régimes méditerranéen, dépourvu de produits ultra-transformés, ou flexitarien, tous deux de plus en plus adoptés en Suisse. Voilà ce que le rapport préconise dans le détail:

PRIMEUR AUX DENRÉES VÉGÉTALES | La principale différence dans l'assiette, avec une hausse massive quotidienne, porte sur les légumineuses (74 g/jour au lieu des 5 g de poids sec consommés en Suisse en moyenne), des noix et autres fruits à coque (50 g au lieu de 10 g) et des céréales complètes (232 g au lieu de 9 g). Celles-ci remplaceraient les produits à base de céréales raffinées qui sont actuellement privilégiées. Le sucre ajouté devrait être limité à 31 g, soit deux cuillères à soupe. Les quantités de fruits et légumes conseillés (200 g et 300 g) correspondent à peu près aux recommandations de la pyramide alimentaire suisse qui sont atteints par... près de 12% de la population.

COMBINER JUDICIEUSEMENT LES SOURCES DE PROTÉINES | Ensemble, ces groupes d’aliments permettent d’absorber assez de fibres, mais également des protéines de bonne qualité, des matières grasses, des hydrates de carbone complexes, etc. Les protéines d’origine végétale permettraient de réduire la quantité de viande rouge (bœuf, porc agneau) à environ 100 g par semaine et de maintenir la volaille à 200 g par semaine. Le rapport ne prévoit pas de rubrique particulière pour les viandes transformées (saucisses, charcuteries) que les Suisses consomment à hauteur moyenne de 300 g par semaine. Le poisson pourrait être augmenté à 196 g par semaine sous condition de privilégier l’élevage ou la pêche durables. Les produits laitiers et les œufs restent inchangés.

Pour aller plus loin: The EAT-Lancet Commission on Food, Planet, Health

Le résultat dans l’assiette

Suivre les recommandations de la pyramide alimentaire suisse permet de faire les premiers pas dans la bonne direction: consommer cinq portions de fruits et légumes, remplacer les céréales raffinées et le pain blanc par des variantes complètes, manger deux poignées de fruits à coque non salés et introduire de plus en plus de jours par semaine des repas avec des légumineuses est un bon début. Quant à la viande rouge, on peut choisir de manger plusieurs fois de petites quantités ou une fois par semaine une tranche de 100 g. Autant alors choisir une viande de proximité, goûteuse et de production durable.

Agir à tous les niveaux

L’action des seuls consommateurs au bout de la chaîne alimentaire n’est toutefois pas suffisante. La production et la transformation des denrées doit passer d’un concept misant sur la quantité à une production de qualité. Le but serait d’améliorer l’équilibre des intrants (phosphore, azote), l’usage de l’eau, l’impact sur le climat, sur le sol et sur la biodiversité… Il n’est donc pas question de miser sur une agriculture ultra-intensive et spécialisée comme cela a été préconisé trop longtemps.

Le tout doit être complété par la lutte contre le gaspillage alimentaire à tous les échelons: de la fourche à la fourchette, obtenir une réduction de moitié. Seule une combinaison de toutes ces mesures permettra d’atteindre les objectifs: bien nourrir 10 milliards de personnes et préserver notre planète.

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