17.12.2020, Intégrer la durabilité dans son alimentation, le nouveau défi. Shutterstock
Une alimentation de qualité et abordable, c'est ce que la FRC défend depuis 1959. Au XXIe siècle, notre association intègre une nouvelle dimension: l’impact des changements climatiques et la perte de biodiversité. La FRC, engagée pour plus de durabilité dans le système alimentaire, développe sa «Vision de l'alimentation» en quelques réflexions clés.
Les denrées ne sont pas un bien de consommation comme un autre. La FRC défend le droit de chacun à une alimentation de qualité et abordable depuis 1959. Elle s’est toujours battue pour que les étiquettes contiennent les informations nécessaires à un choix en connaissance de cause. Indications de quantité, liste des ingrédients, date limite, déclaration nutritionnelle, allergènes, pays d’origine et provenance, raison sociale du fabricant sont devenus obligatoires pour les denrées préemballées. La FRC s’est aussi engagée pour des aliments de meilleure qualité, contre l’industrialisation de la production animale (élevage en batterie, recours aux stimulateurs de croissance hormonaux et aux antibiotiques), contre la présence de résidus de pesticides, de métaux lourds et d’autres substances toxiques. Elle a soutenu la création de labels de qualité, crédibles et avec une véritable plus-value. Au XXIe siècle, la FRC intègre une nouvelle dimension: l’impact des changements climatiques et la perte de biodiversité. Notre association s’engage pour plus de durabilité dans le système alimentaire, y compris dans les accords commerciaux.
Horizon temporel | D’ici à 2030, il est essentiel de faire baisser la surcharge pondérale et les maladies non transmissibles, en s’inspirant de la stratégie «De la ferme à la table» de l’Union européenne, qui prévoit d’agir sur tout le système alimentaire. Stopper la perte de la biodiversité et diminuer l’impact environnemental sont également urgents. D’une part, la Suisse s’est engagée à réduire le gaspillage alimentaire de moitié. D’autre part, les travaux du Programme national de la recherche PNR 69 ont montré qu’il est possible d’offrir une alimentation plus saine, provenant d’une production, d’une transformation et d’une distribution plus durables. Ce changement en profondeur, fixé à 2050, se fera en invitant les consommateurs et leurs représentants à participer aux négociations.
Contexte | Les Suisses sont confrontés à une surabondance de denrées, dont 42% sont importées. A première vue, leur sécurité alimentaire semble garantie. Toutefois, la population doit pouvoir choisir selon ses préférences et l’alimentation doit lui permettre d’être en bonne santé. Or, de plus en plus de personnes souffrent de diabète, de maladies cardiovasculaires, d’obésité et de certains cancers. Ces maladies ont en commun d’être liées à une alimentation déséquilibrée. En Europe, un décès sur cinq est imputable à des régimes peu sains, c’est probablement le cas aussi en Suisse.
En outre, le Covid-19 a montré l’importance d’un système alimentaire solide et capable de résilience. Même en cas de crise, il doit pouvoir fournir des denrées de qualité à prix abordable. La pandémie a également rappelé l’interdépendance entre santé, alimentation, écosystème et mode de consommation. Les conséquences de l’attaque virale ont par exemple été aggravées par des maladies préexistantes liées à l‘alimentation (obésité, marqueurs inflammatoires).
Les tendances alimentaires actuelles sont en pleine mutation: régimes personnalisés et déstructuration sociétale des repas, surreprésentation d’aliments transformés et ultratransformés amenant une perte de maîtrise sur ce que l’on mange, menaces et avantages des sources de protéines alternatives, nouveaux systèmes de traçabilité des denrées jusqu’aux consommateurs finaux, menace de l’insécurité alimentaire due à la diminution de la biodiversité et aux changements climatiques… Le regain d’intérêt pour les ventes à la ferme et les circuits courts montrent que les consommateurs entendent maîtriser ce qu’ils mangent. Ils sont au cœur du système – les denrées leur sont destinées et leur argent finance toute la chaîne alimentaire – et devraient à ce titre participer activement à son évolution. Ils ont le droit d’être correctement informés, et la FRC remplit ce rôle.
Vision générale | Dans sa Vision Agriculture, la FRC affirme que «le consommateur attend une offre alimentaire diversifiée correspondant à ses souhaits pour des produits sains, frais, de qualité, de proximité, ayant du goût, accessibles à tous, produits dans le respect de l’environnement, des animaux et des conditions de travail des producteurs et de leurs employés, en Suisse comme à l’étranger».
Les aliments transformés prennent une place grandissante dans les achats. Leur élaboration, leur traçabilité et les responsabilités tout au long de la chaîne de fabrication doivent être fiables. Il est également primordial que le client trouve toute l’information utile/pertinente avant de passer en caisse.
La restauration hors du domicile – fast-foods, restaurants traditionnels et d’entreprises, cantines scolaires, crèches – ne dérogent pas à ce principe: là aussi, la population doit disposer d’aliments sains et de qualité. Tout comme elle doit disposer d’informations pertinentes.
Enfin, la santé et le libre choix des consommateurs ne doivent pas être opposés à la durabilité globale de leur alimentation.
Au sommaire de ce document
1 | Introduction
2 | Un système alimentaire plus durable
3 | La qualité des aliments
4 | Une restauration de qualité hors du domicile
5 | L’information sur les denrées
6 | Les consommateurs en tant qu’acteurs
Lire aussi la vision Agriculture de la FRC: «De la fourche à la fourchette», mai 2018.