31.10.2023, Noémi Massard
Leur prolifération à Paris a alimenté la psychose. Multiplie-t-on les risques d’une infestation quand on se meuble d’occasion? La réponse est non, mais prudence dans la vente entre particuliers.
Les magasins de seconde main ont la cote. Il est légitime de se demander quel risque on prend quand on ne sait pas pourquoi le précédent propriétaire s’est débarrassé de ses meubles, tapis, vêtements.
Les institutions Caritas, Emmaüs et Brocki ont répondu de manière unanime: les punaises de lit (Cimex lectularius) sont prises très au sérieux depuis longtemps. Autant pour protéger les personnes qui y travaillent que la clientèle. Aucune enseigne ne dénote d’augmentation de cas ces derniers mois. Mieux, sur l’ensemble des ONG interrogées, deux ont été comptabilisés en deux ans. Et les objets concernés ont été immédiatement détruits lors du tri sans entrer en magasin.
Les méthodes de détection sont éprouvées. Toutes ces institutions font appel à des professionnels qui viennent inspecter tous les magasins régulièrement, soit avec des chiens dressés spécifiquement pour repérer l’odeur des punaises (une fiabilité de 95%), soit avec des pièges relevés mensuellement. Le personnel est aussi formé à reconnaître les traces d’infestation et à renseigner la clientèle. Les sommiers et articles de literie font l’objet d’une attention toute particulière, ainsi que tous les objets récupérés aux alentours des lits.
La prudence reste de mise pour les achats entre particuliers. D’abord, on ne repère pas forcément les punaises de lit par simple inspection visuelle, ensuite, elles peuvent rester en dormance jusqu’à deux ans. Rappelons qu’elles se cachent dans le bois à proximité de leur source de nourriture: l’humain qui dort.