3.10.2017, Barbara Pfenniger
Facile d'acheter des bidons de poudre, mais que contiennent-ils?
Dans le cadre de son enquête sur l’image corporelle saine des adolescents et jeunes adultes, la FRC a fait circuler un questionnaire auprès d’hommes âgés de 18 à 23 ans, pratiquant du sport en moyenne trois fois par semaine. Plus de 70% des sondés ont déclaré consommer des protéines en complément au moins deux fois par semaine. Une tendance qu’on retrouve chez les plus jeunes. Car ces suppléments sont largement disponibles en magasin. Quant à leur composition, elle est loin d’être irréprochable et les prix sont souvent prohibitifs.
Le conseil du vendeur, lui, n’est pas toujours approprié. Outre les salles de sport, notre enquêteur, un étudiant d’à peine 18 ans, a visité une dizaine de commerces pour découvrir comment ils mettent en avant leurs produits et vantent leurs mérites. Premier constat, la star incontestée est la poudre, parfois par parois entières: de grands bidons à diluer avec de l’eau ou du lait à boire comme un milk-shake. Tous les points de vente ont conseillé cette solution pour prendre du muscle, à consommer au moins une fois par jour, mais sans jamais demander l’âge du client mystère. Autre fait surprenant, la question des allergies alimentaires ou de la composition des produits n’a jamais été abordée par le vendeur. Un peu léger pour un sujet aussi délicat.
Au lieu d’aller en magasin, de nombreux jeunes préfèrent se renseigner sur internet, les prix y sont également plus avantageux. Plus de 75% des sondés ont déclaré avoir choisi leurs protéines par ce biais. La Toile donne également accès à des produits délicats, parfois non autorisés, comme des stéroïdes ou des compléments chargés de testostérone. «Il s’agit de produits potentiellement dangereux, pouvant provoquer des troubles hormonaux ou l’infertilité», explique German Clénin, médecin du sport. De son côté, Alain Amherd est très attentif aux changements opérés chez les mineurs fréquentant sa salle. «Si en deux mois, un jeune prend huit kilos, ce n’est pas naturel. Nous guettons aussi d’autres indices, comme l’apparition de boutons ou d’une agressivité subite.»
Cet article est paru dans le magazine FRC Mieux choisir sous le titre «Produit protéiné: boisson pas innocente.»