5.3.2024, Anne Onidi
La FRC a relevé les prix de 37 biens de première nécessité durant un an. Les résultats montrent que ni l’inflation ni la hausse de la TVA n’ont eu d’impact sur les gammes de produits les moins chères.
D’après une étude de l’institut Deloitte, publiée fin janvier, l’inflation pèse lourdement sur le budget d’un tiers des Romands. Par ailleurs, près de 60% des 1900 personnes interrogées dans tout le pays réduisent leurs dépenses. Si elles réalisent principalement des économies sur les sorties, les repas au restaurant, l’achat de vêtements et les loisirs, plus d’un tiers diminuent le budget qu’elles allouent aux denrées, cosmétiques et détergents. Économiser en faisant ses courses au supermarché, c’est, pour elles, profiter de promotions spéciales (51% des sondés), et acheter des produits moins chers (44%). Que ce soit pour les articles sans marque des discounters Aldi, Denner et Lidl ou pour ceux des gammes Prix Garantie (Coop) et M-Budget (Migros), les prix ont-ils pris l’ascenseur, comme d’autres biens et prestations? Entre une inflation importante et une TVA ordinaire passée de 7,7% à 8,1% (de 2,5% à 2,6% pour les taux réduits comme l’alimentation) en janvier, on pouvait le craindre. Nos relevés effectués entre janvier 2023 et 2024 montrent qu’il n’en est rien.
Pas de hausse, mais une légère baisse
Après une très légère hausse de 1% l’an dernier, les prix sont descendus en dessous des valeurs initiales chez tous les distributeurs. En douze mois, le coût du panier a baissé de 2,7% en moyenne et cela malgré la TVA. C’est une bonne nouvelle aux yeux de notre association, très attentive à la perte grandissante du pouvoir d’achat. Notre relevé devrait donc calmer un peu les esprits sur ce poste-là. Malika Pessard, responsable FRC Conseil, nuance: «Les inquiétudes face aux hausses de prix affluent à notre permanence. Que ce soit lors d’une demande écrite ou par téléphone, on sent les gens davantage prêts à se battre pour récupérer de l’argent dans un litige, même pour de petites sommes. Le côté revendicateur est plus marqué.»
Cela étant, à examiner notre panier type dans le détail, on constate quelques variations importantes. Les écarts les plus grands sont dus à l’interruption, provisoire ou définitive, de la vente d’articles à bas prix. Ce problème concerne principalement les produits d’hygiène et les détergents.
Discounters légèrement plus avantageux
Pour les 37 articles de nos paniers, Lidl et Aldi restent les distributeurs les moins chers. L’écart est toutefois minime. Avec des prix de vente aussi proches, voire identiques, il apparaît clairement que toutes les enseignes s’observent et se calquent les unes sur les autres. Autre avantage attribué aux deux discounters allemands: les articles les plus avantageux étaient toujours en rayon, cas des préservatifs à part (ci-dessus), durant nos relevés.
Dans les trois autres enseignes, les produits de marques bon marché n’étaient pas forcément disponibles. La taille du magasin Coop, Denner et Migros a également un effet: plus il est grand, plus l’offre en articles à bas prix est étendue. Les succursales d’Aldi et Lidl ont des tailles analogues et proposent toutes, a priori, une variété importante de produits meilleur marché.
Billet d’humeur de notre responsable Économie
Résultats détaillés
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