22.6.2023, Propos recueillis par Laurence Julliard
Désormais, la section consacrée à l’alimentation comporte 41 labels. Parmi eux, 12 sont considérés «excellent» et 17 «vivement recommandé». D’autres catégories d’objets usuels suivront.
La plateforme d’évaluation et de comparaison Labelinfo bénéficie d’une refonte. Le site, qui jouit d’une popularité croissante, permet de s’orienter dans la jungle des labels depuis plus de 20 ans. Le nombre de labels, logos ou allégations présents sur les produits est exponentiel, ce qui ne fait qu’ajouter à la confusion du public. Bénéficier d’un outil qui permet de connaître les labels et de les comparer est une aide précieuse pour les consommateurs lors de leurs achats, raison pour laquelle la FRC est engagée depuis de nombreuses années comme partenaire de ce projet. Entretien avec Rebecca Eggenberger, responsable Alimentation à la FRC.
À quoi sert l’outil Labelinfo?
La multitude de logos et d’allégations sur les produits désoriente les consommateurs qui souhaitent s’orienter vers une consommation durable. Il arrive souvent que les critères et les processus qui se cachent derrière un label ne soient pas clairs ou qu’ils soient difficiles à trouver. La plateforme Labelinfo met au service de la population l’évaluation de différents labels de durabilité présents sur le marché suisse. Elle montre dans quelle mesure un label de durabilité est crédible et sur quels critères il met l’accent. Labelinfo permet ainsi d’amener davantage de transparence et prévient notamment la désinformation et le greenwashing (ou écoblanchiment). Grâce à cet outil, le paysage suisse des labels de durabilité s’éclaircit (visuel plus bas, ndlr).
Il sert donc à guider nos achats?
Parfaitement! Les consommateurs sont perdus par la surenchère des logos, des allégations et de toute sorte d’autres artifices sur les emballages. Parler de jungle n’est pas qu’une expression vaine; faire un choix dans l’assortiment devient de plus en plus complexe. L’atout de Labelinfo, c’est de fournir une information claire, au moyen d’une évaluation lisible et fiable, la comparaison entre labels est aussi possible. Il suffit de dégainer son téléphone durant les courses si l’on a un doute!
Il existait un premier outil. Quelles sont les nouveautés 2023?
La grille d’évaluation ainsi que la méthode de calcul de l’évaluation globale ont été revues de fond en comble. Le degré de détail, la pondération des indicateurs – 284 en tout – ainsi que le calcul de l’évaluation globale diffèrent de la version de 2015. Le nombre de labels est différent aussi, on est passé de 32 en 2015 à 41 en 2023. Tout cela signifie surtout que les résultats du nouveau site web et ceux de l’ancienne version ne sont pas comparables. Par ailleurs, le nouveau système à la base de cette plateforme est plus dynamique et agile. Les données seront régulièrement actualisées. Une mise à jour est aussi planifiée tous les 3 ans.
Est-ce à dire que les consommateurs qui étaient habitués à une certaine classification ne vont pas s’y retrouver?
Pas du tout, les quatre catégories sont restées, les labels sont classés entre: vivement recommandé, recommandé, recommandé sous réserve, à peine recommandé. Le tout est facilement compréhensible, sans devoir être un expert pour autant. Il est également possible de rechercher des informations précises sur un label, comme ses engagements, les contrôles indépendants, sa crédibilité, par exemple. De plus, la possibilité d’effectuer une comparaison entre labels a pour avantage de faciliter certains choix aux particuliers. Et c’est aussi valable pour qui achète en gros, je pense notamment aux collectivités publiques comme les cantines scolaires, voire privées comme les restaurants d’entreprises qui se sont fixés des exigences de qualités particulières en matière de durabilité. L’autre enjeu sous-jacent consiste à inciter les porteurs de labels (titulaires) à mettre en place des améliorations continues quand cela s’avère nécessaire. Une manière de faire marcher la concurrence.
Et si l’on veut acheter autre chose que des denrées, vers quoi se tourne-t-on?
Les groupes de produits textiles, appareils électroniques, papier ainsi que détergents et produits d’entretien bénéficieront de leur propre classement. Cela viendra au cours des prochains mois de manière échelonnée jusqu’en 2024. Nous aurons l’occasion d’y revenir.
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