15.1.2015, Photo Shutterstock / Filipe B. Varela
L’agriculture industrielle utilise toujours plus de substances chimiques pour accélérer la croissance des animaux. La Suisse importe toujours plus de cette viande, alors même que ces méthodes de production sont interdites chez nous. La FRC demande donc que la Suisse arrête enfin ces importations.
Hormones de croissance, antibiotiques… L’élevage intensif utilise toujours plus de substances chimiques pour optimiser le rendement en accélérant la croissance des animaux. Ces pratiques existent dans de nombreux pays en dehors d’Europe, notamment outre-Atlantique. Ces méthodes de productions son interdites chez nous, mais la Suisse importe cette viande. Toujours plus. L’Europe, quant à elle, interdit non seulement la production mais également l’importation de ces produits «contre nature» et ceci depuis 15 ans déjà. La FRC demande donc que la Suisse stoppe enfin ces importations, car les consommateurs avalent cette viande généralement bien malgré eux: l’information pourtant obligatoire est souvent peu ou pas visible, quand elle ne fait pas tout simplement défaut.
L’Europe et la Suisse interdisent l’élevage industriel avec des stimulateurs de croissance. Logiquement, l’Europe interdit l’importation de ces aliments. Seule la Suisse l’autorise, sous condition d’une mention sur l’étiquette ou sur le menu. Pourtant cette pratique va à l’encontre des attentes des consommateurs et recèle un important potentiel de tromperie.
Dans leurs réponses aux deux consultations actuelles sur ce thème, la FRC et ses partenaires de l’Alliance (SKS, ACSI) demandent donc l’interdiction claire et nette de ces viandes produites avec recours aux stimulateurs de croissance, tels que les antibiotiques, les hormones et maintenant la ractopamine:
- Les experts européens de l’EFSA estiment que les résidus de ces substances dans la nourriture ne sont pas acceptables. Les études ne permettent pas de démontrer l’absence de danger.
- Le recours à une nouvelle substance, la ractopamine (un bêta-agoniste), montre la tendance: d’autres médicaments pour «optimiser» l’élevage à grande échelle vont arriver sur le marché. En tolérant ces viandes, la Suisse soutient les méthodes de production non respectueuses des animaux.
- Une majorité de consommateurs suisses souhaite des aliments de qualité, sûrs et naturels. Des méthodes d’élevage extrêmes sont contraires à ces attentes, et la mention de la méthode d’élevage interdite sur l’étiquette ne suffit pas à faire son choix en connaissance de cause : en effet, la déclaration laisse souvent à désirer, et la FRC a par ailleurs reçu des dénonciations quant à des «pertes» de la déclaration obligatoire entre l’achat en gros et la revente au détail ou à la restauration.
- Bien que les distributeurs affirment vendre peu de cette viande, les importations ont augmenté de 320 tonnes à presque 1’300 tonnes entre 2008 et 2013. Cette viande est notamment servie dans la restauration collective (cantines, EMS, hôpitaux, etc.), mais également dans les restaurants et les fast-foods.
- Même si la déclaration obligatoire est présente, elle est trop souvent peu ou pas visible. La FRC est régulièrement contactée par des consommateurs estimant avoir été avoir trompés.
Rappelons-le: « naturaliser » une viande est encore plus facile que transformer une viande de cheval en viande de bœuf. En 2013, nous avons vu que ce genre de bénéfice facile est très tentant. Trop tentant.
Pour en savoir plus:
Train d’ordonnances agricoles Printemps 2015: la réponse complète FRC_agri_2015
Ordonnances concernant l’importation de produits animaux: la réponse complète Produits-animaux
Le dossier FRC sur la traçabilité de la viande
Le dossier FRC sur la viande de cheval