Viande de cheval

Scandale des lasagnes au cheval

Le tribunal parisien a condamné les quatre accusés de l’affaire des lasagnes à la viande de cheval pour tromperie et non pour escroquerie en bande, comme demandé lors du réquisitoire. Les peines prononcées sont donc plutôt légères compte tenu de la quantité de marchandises concernées par le subterfuge.
Alimentation Emballages et étiquetage Sécurité alimentaire

17 avril 2019

Le trader néerlandais est condamné à deux ans d’emprisonnement avec interdiction d’exercer dans la filière de la viande, le responsable de l’usine Spanghero à deux ans de prison dont 18 mois de sursis et confiscation de 100 000€ et les deux autres protagonistes à un an de prison avec sursis. Une procédure d'appel est encore possible. Ces peines relativement modestes décourageront-elles de potentiels fraudeurs alimentaires? En voyant chaque année les nouveaux cas découverts par Interpol, on peut se poser la question. Les débats du procès ont d'ailleurs révélé des détails peu ragoûtants sur le transport et la transformation de la viande, ainsi qu'un manque de respect de la législation de la part des divers protagonistes.

Le scandale de la viande de cheval avait révélé la complexité du système alimentaire européen. Le nombre important d’intervenants, la dilution des responsabilités et le manque de contrôles avaient permis de camoufler une fraude d'une ampleur sans précédent. Les prévenus sont soupçonnés d’avoir vendu plus de 500 tonnes de viande de cheval étiquetées comme étant du bœuf. A l’époque, l’Autorité française anti-fraude (DGCCRF) avait comptabilisé 750 tonnes de «minerai» de viande écoulées dans 13 pays européens, soit 4,5 millions de plats cuisinés.

Les conclusion de ce procès étaient très attendues par les ONG qui luttent en faveur d'une amélioration de la transparence envers le consommateur dans les aliments, dont Foodwatch ou la FRC, demandant notamment des étiquetages plus contraignants pour les fabricants, davantage de contrôles et des sanctions à la hauteur du délit.

En Suisse, un peu d'espoir

Mise à jour décembre 2022: Après le Conseil national, le Conseil des Etats a accepté les motions Egger, Munz et Michaud Gigon visant à lutter contre la fraude alimentaire. Il donne ainsi les moyens à la Suisse de se doter des outils nécessaires pour y faire face efficacement, tels que l’adoption de bases légales plus strictes, le durcissement des sanctions ainsi que le développement d’une stratégie nationale efficiente.

Voir aussi

Authenticité des aliments

La tromperie, une préoccupation de longue date de la FRC

Selon l’ONG américaine Oceana, 33% des filets de poissons vendus aux Etats-Unis sont mal étiquetés. Ces résultats rappellent le test conduit en 2010 par la FRC: il concluait que 30% des filets de poissons vendus en Suisse romande n’affichaient pas correctement l’espèce. Retour sur nos tests d’authenticité.
Archive 26 février 2013 Scandale des lasagnes au cheval

Politique express

Ce que nous apprend le "Lasagnegate"

Les lasagnes au cheval révèlent les béances dans la traçabilité des produits, y compris pour leurs propres fabricants. Une meilleure transparence dans l'étiquetage ne résoudra pas les problèmes, mais poussera les marques à mieux contrôler leur approvisionnement.
Archive 13 février 2013 Scandale des lasagnes au cheval