7.3.2023, Laurianne Altwegg / Photo: Shutterstock
La crise énergétique pousse de nombreux propriétaires à assainir leur logement. Une tâche complexe sachant que 60% des habitats sont chauffés au mazout ou au gaz et qu’un million sont mal isolés. Nos conseils.
Vivre dans une pièce à 19 degrés, limiter l’utilisation d’eau chaude et traquer tout gaspillage d’énergie n’ont pas suffi à éviter l’explosion des charges? Cinq pistes à étudier avant d’envisager toute mesure d’assainissement énergétique.
1. Ne pas être pressé
Régler le problème en trois clics est tentant: offres de panneaux solaires et démarcheurs foisonnent (attention aux escrocs décrits ici). Ici, prudence et patience: les entreprises ne sont pas toutes fiables, les délais longs et ce type d’investissement ne devrait pas précéder un premier état des lieux indépendant. Actuellement, le conseil incitatif «chauffer renouvelable» permet à tout propriétaire de le faire gratuitement avec un expert agréé. Bien que concernant initialement le chauffage, ce conseil inclut un bilan global du bâtiment qui facilite l’identification des options pour réduire sa consommation avant de passer à une énergie plus propre. En cas de besoin, payer pour établir un certificat énergétique cantonal des bâtiments Plus (CECB+) permet d’obtenir une analyse plus poussée et des recommandations chiffrées.
2. Réduire la consommation
Pour beaucoup de logements, la première étape consiste non pas à changer de chauffage, mais à isoler le bâtiment. Outre une meilleure efficacité énergétique, le faire dans cet ordre est essentiel pour ne pas surdimensionner les installations. Cela permet de choisir un équipement moins cher et adapté aux besoins. Si isoler l’enveloppe du bâtiment est trop onéreux, rien n’empêche de procéder par étapes: le sol du galetas ou les tuyaux de chauffage peuvent ainsi être isolés pour limiter les pertes de chaleur et ne chauffer que les zones à vivre.
3. Choisir la technologie
Les panneaux photovoltaïques couplés à une pompe à chaleur sont souvent privilégiés. Pourtant, d’autres technologies sont valables – notamment le solaire thermique et/ou une chaudière à bois – et chaque site est particulier (zone d’exclusion pour une sonde géothermique, toit non adapté au solaire, p. ex.). Sans parler des prix qui varient. À nouveau, le conseil de spécialistes (conseil incitatif et/ou CECB+) est essentiel afin de sélectionner la technologie adaptée à son logement comme à son budget. On ne saurait donc que conseiller de ne pas signer une offre à la hâte.
4. Comparer les offres
Le site de SuisseEnergie permet d’évaluer la rentabilité du projet grâce à des calculateurs en ligne. Il fournit aussi outils et informations sur les étapes à franchir pour le réaliser. Pour les projets photovoltaïques, il est recommandé de demander trois devis auprès d’entreprises certifiées «Pros du Solaire» par la faîtière de la branche Swissolar (les questions à poser sont listées) et de les soumettre aux experts de SuisseEnergie pour comparaison gratuite. Pour bien emmancher son projet, il faut veiller à ne pas négliger certains détails (lire nos conseils sur les installations photovoltaïques et pompes à chaleur) et à prendre des précautions, comme demander un extrait de l’Office des poursuites.
5. Traquer les subventions
En plus d’offrir d’importantes déductions fiscales, de multiples subventions existent à divers échelons: communal, cantonal, Confédération, privé, selon le type d’assainissement énergétique envisagé (liens sur notre site). Se renseigner est indispensable car les projets doivent souvent être annoncés au préalable et obtenir des aides est souvent ardu. Tous nos liens ici.