4.6.2013, Elisabeth Kim / Photo: Jean-Luc Barmaverain
Près de 7 millions de tablettes de vitamines et de minéraux ont été vendues en Suisse l’an dernier.
Difficile de cerner précisément le marché des compléments alimentaires, en particulier en Suisse, où les statistiques font cruellement défaut. Mais, selon les estimations d’Interpharma, qui se basent sur des informations récoltées dans les pharmacies, les drogueries, les dispensaires et les hôpitaux, les ventes de vitamines et de compléments minéraux s’élevaient à près de 7 millions d’emballages en 2012, pour un prix (fabricant) de 1,2 milliard de francs. Une somme fragmentaire qui n’est que la pointe de l’iceberg.
En Europe, la branche des compléments alimentaires est évaluée à 14 milliards d’euros (17,4 milliards de francs), avec un taux de croissance annuel de 10% en moyenne. Chez nos voisins français, selon l’agence spécialisée IMS Health, les pilules minceur arrivent en tête des ventes (23%), suivies des compléments alimentaires pour doper le tonus et la vitalité (16%), fortifier les défenses immunitaires (9%) et lutter contre le stress et les insomnies (9%). L’institut de sondage Sofres donne aussi quelques indications: un Britannique ou un Allemand consacrerait en moyenne 45 euros par an
à l’achat ces produits.
Multinationales aux aguets
Quels que soient les chiffres, il ne faut pas être grand clerc pour deviner que le secteur, extrêmement concurrentiel, se porte bien, et ce malgré la crise économique sur le Vieux-Continent, attisant les convoitises. A titre d’exemple, relève Patrick Edder, le canton de Genève recense à lui seul une centaine de PME actives dans les compléments alimentaires! Autre signe que le business est juteux: l’intérêt des multinationales de la pharma. Ainsi, à la fin de l’année dernière, Bayer et Reckitt Benckiser ont bataillé ferme pour racheter Schiff Nutrition International, fabricant américain de compléments alimentaires, Pfizer a acquis, en 2011, l’unité santé du danois Ferrosan (vitamines), tandis qu’en 2009 Sanofi-Aventis avalait Oenobiol, le leader européen.