28.10.2014, Sophie Reymondin / Photo: Jean-Luc Barmaverain
Les adresses de cuisine saine et attractive pour les petits gourmands sont rares. Vous avez des bons plans ? Transmettez-les-nous, nous les partagerons!
Séduire les enfants en servant une nourriture équilibrée, tel est le défi que la plupart des restaurateurs hésitent à relever. Ainsi, les nuggets-frites ou les escalopes panées constituent la majorité de l’offre destinée aux petits gourmands sur les cartes de Suisse romande. Une solution de facilité? «Certains de nos membres racontent avoir cru bien faire en ajoutant des épinards ou des carottes dans l’assiette de junior et s’être vu réprimander par les parents», justifie Frédéric Haenni, membre du Conseil de Gastro Suisse et coordinateur des Présidents latins.
Certes, une sortie familiale est d’abord une occasion festive. A ce titre, les parents autorisent souvent leurs enfants à choisir ce qui leur fait plaisir, quitte à compenser les carences en légumes et les surplus en lipides au repas suivant. Toutefois, le repas à l’extérieur est aussi l’occasion de déguster des plats inhabituels et d’initier les petits à de nouvelles saveurs. Du moins espérions-nous qu’une partie des restaurateurs travaillent dans cette optique et écartent la malbouffe de leurs cartes. Ils sont encore rares, même si nous avons pu en répertorier un certain nombre.
Pour retenir une adresse, nous avons en principe respecté les critères suivants: l’un de nos enquêteurs nous l’a conseillée; le rapport qualité-prix est intéressant; l’offre est originale – diversité des plats, dont certains respectent l’équilibre nutritionnel – et priorité est donnée à l’accueil des enfants. Nous nous sommes aussi inspirés du guide des restos petitsgourmands.ch, mais dans une mesure relative. En effet, le livre a buté sur les mêmes écueils, et l’essentiel des adresses y figurant ont été choisies d’abord pour les activités qu’elles offrent aux plus jeunes, dans l’idée de permettre aux parents de déguster tranquillement leur plat.
Le plat du jour à moitié prix
D’ailleurs, même Fourchette verte ne s’est pas aventurée sur ce terrain. «Dans les restaurants labellisés, il n’y a pas forcément un repas enfant sain», avoue Stéphane Montangero, secrétaire général de la Fédération Fourchette verte suisse. Les bons exemples dépendent donc d’initiatives personnelles et sont d’autant plus méritoires. Ainsi, Patricia Lafarge, gérante du Café-Restaurant de la Gare, à Saint-Maurice, a carrément banni les nuggets de sa carte. A la place, les enfants composent eux-mêmes leur repas (viande ou poisson, salade ou légumes, frites ou pâtes).
Autre possibilité: ils commandent le menu du jour en petite portion, facturée à moitié prix. «De nombreux restaurants étoilés suivent cette logique», souligne Frédéric Haenni. Le fait d’adapter les plats à l’appétit et aux envies des petits les incite à manger comme des grands.
Reste que cette possibilité n’est pas franchement rentable pour les professionnels. «Jusqu’à 7 ans, l’enfant mange environ une demi-portion, mais, entre 7 et 10 ans, il consomme déjà les deux tiers d’une assiette adulte», souligne notre responsable Alimentation, Barbara Pfenniger.
L’appétit des jeunes en pleine croissance ne retient pas les grands chefs, qui misent sur le fait que les mômes sont leurs clients de demain. Exemple à l’Ermitage de Vufflens-le-Châteaux: jusqu’à 12 ans, et le samedi à midi, les plus jeunes dégustent à l’œil les mets les plus raffinés.