29.9.2009
Les distributeurs se soucient-ils de notre alimentation? Pas assez, conclut notre enquête.
Tout commençait si bien pour cette famille fribourgeoise: ce jour-là, mère et enfants allaient faire leurs courses hebdomadaires chez Manor, à Fribourg. D’habitude, les parents, inquiets de garantir une bonne alimentation à leur progéniture, vivent cette opération vitale comme une épreuve. Impossible en effet d’éviter les multipacks de biscuits massés aux emplacements stratégiques, les pyramides promotionnelles de céréales Kellogg’s érigées à l’entrée et les frigos regorgeant de charcuterie. Mais là, juste Ciel! chez Manor, rien de tel.
Poignardés dans le dos
Ce qui frappe en pénétrant dans le magasin, c’est le rayon fruits et légumes, étendu, varié et soigné. « Des lentilles, c’est une idée! » se dit la mère de famille en se servant dans les présentoirs de légumes secs. Pendant ce temps, dans les stands de dégustation, les enfants goûtent du raisin et comparent des huiles d’olive et de colza. Le fait d’installer le rayon primeurs à l’entrée du magasin inciterait- il les clients à consommer plus de fruits et légumes? « C’est surtout une technique de marketing visant à procurer au client une sensation de bien-être et de retour à la nature », rectifie Nicolas Inglard, consultant chez Imadeo, entreprise genevoise de stratégies et marketing. N’empêche que pour cette famille la suite des courses se déroule presque sans encombre… jusqu’au passage à la caisse. Ici, changement complet de décor: le supermarché s’est mué en échoppe de sucreries. Quant aux caissières, elles disparaissent, comme partout ailleurs, derrière leur étal de confiseries. Quel coup bas!