3.12.2019, Robin Eymann
La néobanque britannique change ses conditions générales. Les données des clients seront transmises à des entreprises de crédit et de solvabilité. La FRC recommande de s’y opposer.
Les clients suisses de Revolut, cette néobanque britannique qui fonctionne via une application, viennent de recevoir un courrier les avertissant d’une modification des conditions générales (CG). Le document stipule que la politique de confidentialité va désormais permettre que les données personnelles des consommateurs soient partagées avec les instituts de crédit pour évaluer leur situation financière et avec les réseaux sociaux/sociétés d’analyse, à des fins de marketing. Même si Revolut a modifié l’e-mail envoyé à ses clients suite à nos questions et précise que cette modification ne s’appliquera qu’aux clients britanniques, la FRC recommande de désactiver le partage des données aux agences de crédit pour éviter un changement de pratique ultérieur (dans le chat et/ou dans le tableau de bord de l’application sous «Confidentialité» si vous avez la version 6.18).
Pour Aline Isoz, spécialiste en transformation digitale, «ce type de pratiques se remarque chez Revolut, mais il y a de fortes chances que ces nouvelles solutions de paiement, soi-disant gratuites, aient les mêmes pratiques». Un avis partagé par Vincent Pignon, expert en fintech, «des acteurs comme les néobanques réinventent les modèles d’affaires des acteurs traditionnels et pourraient, comme les réseaux sociaux, se focaliser sur la valorisation des données pour ne pas facturer certains services bancaires».
Mise à jour du 4 juin 2020:
Nos confrères allemands de Stiftung Warentest ont fait un classement de la sécurité des applications bancaires allemandes et ont classé Revolut à la dernière place, en raison notamment du manque de transparence dans les conditions générales et dans l’utilisation des données