Article : Automédication

Qui a besoin de compléments alimentaires ?

Compléments alimentaires

4.6.2013, Dossier réalisé par Elisabeth Kim / Photo: Jean-Luc Barmaverain

Le marketing survitaminé se porte à merveille. En témoigne le succès des ventes de gélules et de capsules censées booster l’organisme. Or cette supplémentation se révèle le plus souvent inutile voire dangereuse. Notre enquête.



Chers, inutiles et potentiellement dangereux, les compléments alimentaires ont de plus en plus mauvaise presse. En septembre 2012, un article publié par le Journal of the American Medical Association remettait sérieusement en question les vertus cardio-vasculaires des oméga 3. Pour preuve: le passage au crible par des chercheurs grecs d’une vingtaine d’études portant au total sur près de 70 000 personnes. Dont il ressort que la supplémentation de ces acides gras polyinsaturés, en dehors des aliments tels les poissons, qui en contiennent naturellement, ne prévient pas de manière significative des décès d’origine cardiaque.

Pourtant, ces dernières années, les géants de l’industrie agroalimentaire ont transformé les oméga 3 en véritable poule aux œufs d’or. Selon une enquête du cabinet Packaged Facts, les produits enrichis avec ces acides gras pesaient 13 milliards de dollars en 2011. Un marché en croissance de 15 à 20% par an. Une invention purement marketing? Pour l’heure, la communauté scientifique n’a pas encore de réponse unanime sur les autres vertus des oméga 3, notamment anticancer. Reste que cette méta-analyse met en lumière les paradoxes d’une société de consommation qui se veut à la fois rationnelle et avide de remèdes miracle.  Ainsi, chez nos voisins français, quelque 28% des femmes et 15% des hommes ingèrent régulièrement des compléments alimentaires. Des chiffres issus de l’étude NutriNet-Santé, publiée en février par le British Journal of Nutrition, recoupant les réponses de 80 000 personnes. Et près de la moitié de ces consommateurs s’administrent des vitamines ou des sels minéraux  en automédication. En Suisse, pas de statistiques nationales. Mais les proportions semblent plus ou moins identiques, comme l’indique l’enquête CoLaus menée depuis 2003 auprès de 6000 Lausannois.

Augmentation de la mortalité ?

«Vingt-six pour cent de notre échantillon prennent des compléments alimentaires, notent Peter Vollenweider et Gérard Waeber, coauteurs de l’étude. En tête, la consommation de vitamines et de minéraux (19,8%), suivie par les acides gras tels les oméga 3, les oméga 6, les extraits de plantes et les thés spéciaux (10%), et du calcium (6%).» Pour ces deux médecins, un adulte en bonne santé n’a pourtant aucunement besoin d’acheter de telles promesses en capsules. Un avis partagé par la Société suisse de nutrition (SSN), pour qui le pilier reste une alimentation saine et équilibrée, basée sur les recommandations de la pyramide alimentaire. «L’offre industrielle en aliments enrichis en vitamines ou en minéraux – céréales, jus de fruits, etc. – est déjà abondante. Attention au cumul de ces apports», souligne aussi Muriel Jaquet, diététicienne à la SSN. Plus grave, les compléments alimentaires pris à mauvais escient, et en particulier à haute dose, peuvent se révéler dangereux, s’insurge Peter Jüni, de l’Institut de médecine sociale et préventive à l’Université de Berne: «De récentes études cliniques randomisées et à large échelle ont révélé que l’apport de multivitamines augmente même la mortalité. Si on extrapole ces statistiques à la Suisse, cela signifierait que 300 personnes décèderaient chaque année à cause d’une mauvaise utilisation de comprimés vitaminés. Un chiffre très modeste, en comparaison avec d’autres causes de décès, mais qui démontre le non-sens de ces supplémentations.»

Or la majorité des gens considèrent que les compléments alimentaires ne présentent aucun risque. «Septante-cinq pour cent des personnes interrogées les perçoivent ainsi, selon une récente enquête. Au point que les patients omettent d’en parler à leur médecin», constate Pierre-Yves Rodondi, de l’Unité de recherche et d’enseignement des médecines complémentaires à Lausanne. Et le médecin vaudois d’illustrer son propos par un exemple vécu dans son cabinet: le cas d’une femme atteinte de démangeaisons suspectes. «Après plus d’un millier de francs d’analyses (scanner, biopsie de la peau, etc.), il s’est révélé qu’elle prenait des compléments alimentaires qui ont provoqué ces effets secondaires.»

Une approche personnalisée

Que ce soit les apports artificiels de bêta-carotène, qui favorise le cancer chez les fumeurs au lieu de les en protéger, ou des antioxydants comme les vitamines A et E, longtemps présentés comme une prévention contre l’infarctus ou l’attaque cérébrale, aucun supplément alimentaire, pas même la vitamine C, ne semble passer la rampe dans des études scientifiques étayées. Faut-il pour autant se méfier de tous? Pas aux yeux de Pierres-Yves Rodondi, pour qui les recherches doivent continuer à s’intéresser à des produits aussi sollicités par les consommateurs, et dont certains – vitamine D, acide folique, notamment – ont fait leurs preuves.  Autre piste: privilégier une approche personnalisée en matière de compléments alimentaires, une fatigue chronique, par exemple, pouvant avoir des milliers de raisons différentes. Et ne pas nécessiter forcément des doses intempestives de multivitamines.

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)