Loisirs
Quand la projection de cinéma devient événement
Archive · 07 juillet 2022

Une baisse de 65% des entrées au cinéma en 2020. Un chiffre sans précédent, selon l’Office fédéral de la statistique. Et la remontée en 2021 est faible. Le public met du temps à revenir, conséquence d’une pandémie qui a fermé les salles, chamboulé les calendriers, instauré des craintes. En parallèle, Netflix, Prime Video, Disney + et consorts se sont confortablement installés dans le quotidien.
«Les habitudes ont drastiquement changé, note Mourad Allaf, coresponsable programmation au Cinéma Palace de Bévilard (BE). Cela dit, nous observions ce phénomène depuis plusieurs années.» Aussi, une réflexion s’est faite autour du rôle du cinéma de région «qui se profile comme une plateforme culturelle dépassant largement la salle vivant au rythme des sorties».
Au programme: ciné-débat avec réalisateur, ciné-rencontre pour seniors, accueil du Festival du Film Vert, Lanterne Magique pour les petits, ainsi que diaporama de photographes, location de salle ou toute autre idée maintenant un contact avec les habitants du cru.
«L’avenir, c’est un lieu polyvalent où l’on fera, entre autres, du 7e art.»
Laurent Toplitsch
Exploitant de salles indépendantes
Pour Cédric Bourquard, programmateur du Lux aux Breuleux (JU), il faut jouer la carte de la proximité, comme projeter Le Cheval de chez nous, croissant compris, en parallèle aux James Bond, Top Gun et Spiderman. «La diversification est une question de survie.» Dans ce cinéma – l’un des plus petits de Suisse –, proposer moult événements reste compliqué de par le nombre de bénévoles et le faible bassin de population. Il n’empêche, les projections d’opéras et ballets enregistrés au Royal Opera House de Londres drainent le public des environs. à l’Eden à Château-d’œx (VD), un opéra du Metropolitan de New York fait de l’œil aux anglophones de Gstaad. Et la soupe à l’entracte, sur le même thème, fait partie du succès!
«Ces événements sont extrêmement importants dans notre métier, soulève Adeline Stern. Car le cinéma n’est pas que du cinéma. C’est l’expérience du collectif, le partage d’émotions. Avec l’événementiel, on rappelle aux gens que ce n’est pas juste un film.» Le Royal de Sainte-Croix (VD) a 65 propositions à l’affiche par an. La programmatrice-conceptrice se réjouit des succès, mais surtout d’oser créer au fil des sorties des liens inédits, comme un bal à l’issue du film Le Grand Bal, un concert pop brutal après Tom Medina ou l’entrée gratuite aux «hommes parfaits» cet été!
Pour Laurent Toplitsch, exploitant de salles indépendantes, penser différemment est un credo depuis vingt ans. Mais brunch, cours de tango ou de bondage à l’issue d’un film sont insuffisants. «Sortons de la monoculture: l’avenir, c’est un lieu polyvalent où l’on fera, entre autres, du 7e art…» Le cinéma est mort, vive le cinéma!
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