2.2.2018, Laurianne Altwegg
Après la Malaisie, la coalition d'ONG dont fait partie la FRC demande l'exclusion de l'huile de palme de l'accord de libre-échange avec l'Indonésie, plus gros producteur mondial. Ceci pour éviter une importation accrue de ce produit problématique à tout point de vue. Une lettre ouverte a été adressée au conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann en ce sens.
La Suisse est sur le point de conclure un accord de libre-échange avec l’Indonésie qui mènerait à abaisser les barrières douanières sur certains produits agricoles dont l’huile de palme, produit phare de ce pays d’Asie. Or, de plus en plus de consommateurs s’opposent à la quasi omniprésence de cette matière grasse dans l’alimentation, mais aussi dans les produits cosmétiques ou ménagers. Car non seulement la consommation excessive de cette graisse végétale bon marché peut s’avérer problématique de point de vue de la santé, mais elle est aussi la cause d’énormes dégâts environnementaux en Indonésie, ainsi que la source de graves conflits relatifs aux droits humains, à l’usurpation des terres et aux conditions de travail.
Depuis 2016, la FRC fait partie d’une large coalition regroupant des organisations suisses de défense de l’environnement, des droits humains et des consommateurs, ainsi que plusieurs organisations paysannes, luttant pour empêcher une importation accrue d’huile de palme en Suisse. Dans une lettre ouverte adressée au Ministre de l’économie Johann Schneider-Ammann et au gouvernement indonésien, ces ONG, alliées à l’organisation non-gouvernementale indonésienne WALHI qui défend les droits humains et l’environnement, demandent que l’huile de palme soit exclue de l’accord de libre-échange.
Dans cette lettre, la FRC et les autres organisations signataires exposent également clairement que les systèmes de certification tels que RSPO (Roundtable on Sustainable Palmoil) sont insuffisants et donc inacceptables pour justifier l’abandon des barrières douanières (fiche d’information détaillée sur les manquements du label). Pour la coalition, l’augmentation des importations d’huile de palme est non seulement néfaste pour une partie de la population indonésienne et pour l’environnement, mais aussi pour les consommateurs suisses, ainsi que les producteurs d’huile de colza ou de tournesol qui verraient leurs revenus baisser. La coalition attend maintenant la réponse des gouvernements suisse et indonésien à son interpellation.
Lettre ouverte au conseiller fédéral Schneider-Amman (anglais)
Communiqué de presse commun de la coalition sur l’huile de palme