23.2.2018, LA / Sur les emballages, le consommateur repérera soit le logo à la feuille de palmier, soit une appellation en toutes lettres.
Supposé garantir une huile de palme durable, le label RSPO (pour Roundtable on Sustainable Palm Oil) est rien de moins qu’un échec.
Près de quinze ans après le lancement du logo à la feuille de palmier en partenariat avec le WWF, ce dernier reconnaît lui-même que les directives «manquent cruellement d’ambition». Aussi a-t-il mis sur pied le Palm Oil Innovation Group (POIG). But de ce nouveau label: instaurer des critères plus sévères. L’avenir dira si le POIG réussira là où le premier label «durable» a échoué. Toutefois, il est important de dénoncer les écueils du RSPO pour que le consommateur soit conscient du fait que le logo qui orne bon nombre de produits alimentaires, cosmétiques et ménagers s’apparente à du greenwashing.
Que lui reproche-t-on? D’abord, le label n’a pas enrayé la destruction des forêts tropicales et de leur biodiversité – l’objectif premier – puisque seule la déforestation des forêts primaires est spécifiquement interdite. Ensuite, la transformation des sols tourbeux est déconseillée, mais pas interdite. Hautement problématique, l’usage de pesticides extrêmement toxiques comme le paraquat reste autorisé, alors qu’il est interdit dans toute l’Europe. Côté droits humains, les scandales liés aux conditions de travail, au travail forcé ou encore au déplacement de populations locales entachent régulièrement les entreprises actives dans la production d’huile de palme. Finalement, argument massue: les directives ne sont pas contraignantes, les contrôles ne sont pas indépendants et le système de sanctions est inefficace. Un exemple parlant: les manquements de la multinationale IOI ont dû être dénoncés pendant cinq ans pour qu’elle soit exclue du RSPO… dont elle est redevenue membre cinq mois plus tard!
En bref, les directives du label doivent être bien plus ambitieuses et contraignantes, de même que les contrôles et sanctions plus efficaces. C’est pourquoi la FRC et la coalition d’organisations dont elle fait partie depuis 2016 demandent l’exclusion de l’huile de palme – même labellisée RSPO – des accords de libre-échange avec la Malaisie et l’Indonésie négociés par la Confédération. Si le Secrétariat d’Etat à l’économie, qui mène les négociations, décide de se tourner vers un autre système de certification, il serait avisé de s’assurer qu’il s’agit véritablement d’une démarche respectable.
La coalition met à disposition une fiche d’information détaillant l’ensemble des problèmes relevés.
Lire le communiqué de presse.