28.2.2018, Sandra Imsand
En plein boom, le marché du maquillage se diversifie. Parents, veillez au contenu des coffrets.
Les magasins de jouets proposant des palettes de maquillage pour petites filles, ce n’est pas nouveau. Mais l’offre ne cesse de croître. Et ce marché juteux n’échappe désormais pas aux magasins tendance destinés aux adolescentes girly. L’objectif? Attirer les fillettes dès leur plus jeune âge. Et pour y arriver, fabricants et marques ont leur technique: le maquillage n’y est plus présenté comme un jouet, mais comme un soin de beauté à part entière. Balayés donc les produits déclinés aux couleurs des héros des plus jeunes. Les palettes de gloss, ombres à paupières et vernis à ongles véhiculent l’idée que les filles doivent apprendre dès le berceau à se «faire jolie». Au-delà de son caractère sexiste, la tendance inquiète sur le fait que les jeunes sont confrontés de plus en plus tôt à des produits ni recommandables ni transparents du point de vue de leur composition.
Claire’s, spécialisée dans la vente d’accessoires de mode, largement implantée en Suisse, est une des chaînes à s’être engouffrées dans le marché du maquillage pour enfant il y a quelques années. Ce rayon occupe une surface non négligeable des échoppes, et l’offre est même segmentée en fonction de l’âge. Ainsi, un enquêteur du magazine français 60 millions de consommateurs, qui s’est rendu en boutique afin de se renseigner, s’est vu conseiller des palettes «pour toutes petites filles» ainsi que d’autres à l’emballage «moins bébé». La gamme proposée s’étend de 3 à 18 ans.
Au niveau microscopique, les ingrédients contenus dans les coffrets ont de quoi faire froid dans le dos. Propylparaben, perturbateur endocrinien potentiel, phenoxyethanol, toxique pour le sang et le foie, ainsi qu’une ribambelle d’allergènes et autres substances indésirables y occupent une place de choix. Pour info: la fiche pratique FRC sur les ingrédients à éviter!
En 2016, la FRC s’était penchée sur les vernis à ongles parfumés. Plus de la moitié des échantillons provenaient justement de chez Claire’s. Et tous contenaient au moins une substance problématique, comme des parfums, responsables de 20% des eczémas de contact, ou des perturbateurs endocriniens. Les experts avaient alors tiré la sonnette d’alarme face aux effets cocktail auxquels les jeunes sont soumis. Un argument santé que les fabricants n’entendent pas.