1.11.2017
Perturbateurs endocriniens, allergènes... Ils sont partout mais on peut au minimum les identifier et en diminuer la consommation.
Imprimez notre fiche pratique contenant les produits à éviter!
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In italiano: Ecco le sostanze da evitare quando si comprano i cosmetici
Les substances et les risques en détail
Ces informations sont le fruit d’une collaboration avec nos collègues français de l’UFC Que choisir. Ils sont classés par ordre d’importance des risques.
Octocrylène | ||||||
Perturbateur endocrinien | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
L’octocrylène est aujourd’hui mis en cause à la suite de travaux de chercheurs français (Centre national de la recherche scientifique et Université de la Sorbonne) et américains publiés en 2021. Ils ont démontré que l’octocrylène se dégrade avec le temps et génère de la benzophenone, un composé toxique, dans des proportions qui peuvent représenter un risque pour les consommateurs. Les auteurs préconisent son interdiction.
Homosalate | ||||||
Perturbateur endocrinien | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
Suite à un appel à données lancé en 2019 par la Commission européenne sur quatorze substances suspectées d’effet perturbateur endocrinien, le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC) a conclu, en 2021, que l’homosalate n’était pas sûr à sa concentration alors en vigueur (10% max.). Les experts ont proposé de fixer un nouveau seuil à 0,5%. Toutefois, son efficacité anti-UV à cette concentration n’est pas assurée (l’homosalate est un filtre peu puissant).
En avril 2022, le sort de l’homosalate a été scellé, la Commission européenne ayant décidé de circonscrire son utilisation aux seuls produits pour le visage et à la concentration maximale de 7,34%. Dès lors, comment justifier sa présence dans des crèmes solaires?
Acide salicylique | ||||||
Perturbateur endocrinien | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
L’acide salicylique est un ingrédient aux multiples propriétés: présent dans les shampooings, il sert de conservateur, d’antipelliculaire, d’agent de protection et de soin des cheveux; dans les nettoyants pour le visage, il peut être exfoliant et anti-acné; dans les soins du visage, il agirait en lissant le grain de peau et permettrait de masquer rougeurs et imperfections.
Malgré ses prétendues vertus, c’est un ingrédient à surveiller. Une équipe de chercheurs danois vient en effet d’établir qu’il existait de solides preuves scientifiques d’un effet perturbateur endocrinien pour l’acide salicylique au même titre que huit autres substances. Ils décrivent des effets modérés sur la diminution de la testostérone et anti-androgéniques ainsi que sur la spermatogenèse.
Réexaminé en 2018 par le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC) groupe d’experts de la Commission européenne chargé d’évaluer la sécurité des ingrédients cosmétiques, l’acide salicylique est jugé sûr aux limites actuelles de concentration prévues par la réglementation. Mais le CSSC indique avoir conscience que d’autres investigations sont en cours sur des propriétés de perturbation endocrinienne… Affaire à suivre, donc.
Butylphenyl Metylpropional | ||||||
Génotoxicité potentielle | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
Le butylphenyl methylpropional (aussi appelé lilial ou BMHCA) est l’un des 26 allergènes à déclaration obligatoire dès une certaine concentration sur les étiquettes de produits cosmétiques. Mais cet ingrédient de parfum a un autre défaut: il serait toxique pour la reproduction et jugé non sûr pour une utilisation dans la catégorie articles de soin. C’était la conclusion du Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (CSSC) en charge de son évaluation en 2015. Et c’est ce qu’il a confirmé en décembre 2017 après l’adoption d’un nouvel avis: «Le CSSC estime que sa potentielle génotoxicité ne peut pas être exclue. De ce fait, il ne peut pas émettre de conclusion sur la sécurité du BMHCA».
Résorcinol | ||||||
Perturbateur endocrinien | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
Le résorcinol est un colorant très largement employé dans les teintures capillaires permanentes, mais on le trouve aussi dans certaines colorations pour la barbe. Réexaminé en 2013 par le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC), le groupe d’experts de la Commission européenne chargé d’évaluer la sécurité des ingrédients cosmétiques, le résorcinol (ou résorcine) a été classé «sensibilisant fort». En clair, il est fortement susceptible de déclencher une réaction allergique et doit être évité chez les personnes les plus sensibles. Mais ce n’est pas son unique défaut car les recherches sur cet ingrédient ont démontré in vivo des effets de perturbation hormonale.
Colorants sensibilisants extrêmes et forts | ||||||
Perturbateur endocrinien | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
Ces substances sont surtout utilisées dans les colorations capillaires. Chacune a été considérée comme allergène extrême ou forte par le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC), un groupe d’experts de la Commission européenne, dans un avis paru en 2013. Le colorant le plus fréquemment utilisé est la paraphenylenediamine. Dans un avis publié un an auparavant, le comité écrivait: «Il a été démontré que la p-Phenylenediamine est un allergène de contact très puissant chez l’animal, c’est aussi un allergène fréquent chez l’homme qui peut engendrer des réactions graves. C’est un sensibilisant extrêmement fort, qui fait partie des tests de routine (pour déterminer la cause d’une réaction allergique, ndlr). Son utilisation dans les teintures capillaires demeure une préoccupation considérable en termes de sécurité des consommateurs.» Nombre de cas d’eczéma ont été rapportés chez des utilisateurs et des coiffeurs. À noter que la p-Phenylenediamine peut aussi se retrouver dans les tatouages éphémères.
Colorants sensibilisants modérés et potentiels | ||||||
Perturbateur endocrinien | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
En 2013, le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC), un groupe d’experts de la Commission européenne, a classé une soixantaine de colorants utilisés notamment dans les colorations capillaires selon leur potentiel allergisant. Les substances ci-dessus n’ont pas été considérées comme les plus à risque mais, selon les études passées au crible par les experts, des réactions allergiques peuvent tout de même survenir. À éviter en particulier si vous avez un terrain allergique et, bien entendu, chez les plus jeunes. De toute façon, les colorations capillaires ne sont pas censées être utilisées avant l’âge de 16 ans.
Dioxyde de titane | ||||||
Perturbateur endocrinien | Produit pouvant être ingéré |
C’est officiel: l’interdiction de l’additif E171 (ou dioxyde de titane) dans les denrées a pris effet le 1er janvier 2020. Cette substance inquiète car elle est susceptible d’être présente sous forme nanoparticulaire, une taille infime qui lui confère des propriétés particulières et soulève des questions quant à sa toxicité. Une étude réalisée par l’Institut français de recherche agronomique en 2016 laissait craindre une cancérogénicité du dioxyde de titane «nano» par ingestion. Une fraction pourrait ainsi pénétrer l’organisme par voie orale comme dans les dentifrices que les enfants ne recrachent que partiellement ou les baumes à lèvres dont on avale inévitablement une partie. Dans ces produits, les consommateurs sont incités à la prudence. Le dioxyde de titane est aussi utilisé comme colorant dans le maquillage ou filtre anti-UV dans les crèmes solaires, donc sur la peau et non ingéré. Cependant
Craintes d’ailleurs que les industriels n’ont pas apaisé puisqu’ils n’ont toujours pas fourni les preuves de son innocuité.
BHA (butylated hydroxyanisole) | ||||||
Perturbateur endocrinien | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
Heureusement, le butylated hydroxyanisole, antioxydant plus connu sous le nom de BHA, se fait rare dans les produits cosmétiques. Non seulement il est classé «cancérogène possible» par le Centre international de recherche contre le cancer (Circ), mais il fait partie des substances proposées par la France à la Commission européenne pour une évaluation précise d’urgence de ses propriétés toxiques. Il serait en effet à la fois toxique pour la reproduction et perturbateur endocrinien. Certains produits vendus sans ordonnance ont le statut de médicament (Mitosyl, par ex.). Le BHA est alors nommé Butylhydroxyanisole.
Butylparaben, propylparaben, sodium butylparaben, sodium propylparaben, potassium butylparaben, potassium propylparaben | ||||||
Perturbateur endocrinien | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
Ah, les parabens! Que de slogans plus blancs que blancs ont-ils fait fleurir sur les emballages! Se revendiquer comme «sans parabens» semble être devenu le passage obligé pour vendre un cosmétique ou un produit d’hygiène. Quitte à remplacer ces conservateurs par d’autres pas très nets non plus, comme la methylisothiazolinone (lire ci-dessous). En réalité, tous les membres de cette famille ne sont pas à mettre dans le même panier: ceux à courte chaîne, ethylparaben et methylparaben (et les composés qui contiennent ce nom, comme sodium ethylparaben) ont été blanchis par les experts européens. A l’inverse, les plus dangereux (isobutyl, isopropyl, benzyl, pentyl, phenylparaben) sont interdits depuis 2014. Mais le butylparaben et le propylparaben restent autorisés (ainsi que les ingrédients dont le nom composé accole un de ces mots à «sodium» ou «potassium») alors qu’ils sont considérés comme perturbateurs endocriniens. Un moyen mnémotechnique pour s’en souvenir? Ceux qui commencent par P ou B ne sont «Pas Bons»! Pourtant, on en trouve encore, y compris dans des références destinées aux tout-petits, comme certaines lingettes, aux enfants (quelques dentifrices), ou encore à la sphère génitale. Concernant les moins de 3 ans, propyl et butylparaben sont interdits dans les produit non rincés destinés à être utilisés dans la zone du siège (nettoyants, lingettes, crèmes) mais on en trouve dans des lingettes supposées être utilisées sur le visage ou les mains. Certains produits ont le statut de médicament, même s’ils se rapprochent des cosmétiques. C’est le cas de certains dentifrices ou crèmes. Le propylparaben est alors appelé parahydroxybenzoate (ou p-hydroxybenzoate) de propyle, pour le sodium propylparaben, on ajoute «sodique».
Ethylhexyl methoxycinnamate | ||||||
Perturbateur endocrinien | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
Triclosan | ||||||
Perturbateur endocrinien | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
Benzophenone-1, benzophenone-3 | ||||||
Perturbateur endocrinien, allergène non irritant | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
Cyclopentasiloxane, cyclotetrasiloxane, cyclomethicone | ||||||
Perturbateur endocrinien | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
BHT (butylhydroxytoluene) | ||||||
Perturbateur endocrinien | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
Malheureusement, le BHT semble être un perturbateur endocrinien.
Methylisothiazolinone (MIT), methylchloroisothiazolinone (MCIT) | ||||||
Allergène | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
Methylisothiazolinone (MIT) et methylchloroisothiazolinone (MCIT) restaient jusqu’à une date récente relativement discrètes, mais la mise en cause des parabens a incité trop d’industriels à les remettre au goût du jour, au grand dam des allergologues et dermatologues. Les autorités de santé se sont penchées sur la question et ont interdit le mélange MCIT-MIT dans les produits sans rinçage à compter d’avril 2016. Puis la MIT seule a, à son tour, été proscrite dans ces mêmes produits: à partir du 12 février 2017, aucun cosmétique sans rinçage en contenant ne doit subsister en rayon. Rincées ou non, fuyez les références qui en contiennent, même si elles affichent des mentions trompeuses telles que «peau sensible», «hypoallergénique» ou «testé dermatologiquement».
p-phenylenediamine et composés analogues (dont le nom comprend p-phenylenediamine) | ||||||
Sensibilisant susceptible de provoquer des allergies | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
Phenoxyethanol | ||||||
Toxique pour le foie | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
Sodium lauryl sulfate, ammonium lauryl sulfate | ||||||
Peut provoquer des irritations | Produit non rincé | |||||
Produit rincé |
Son proche parent, l’ammonium lauryl sulfate (ALS), n’est pas en reste: lorsqu’on l’applique en grande quantité, il se révèle «hautement irritant». Seul un rinçage très soigneux peut limiter les dégâts. Ces ingrédients sont tout de même présents dans un très grand nombre de références. Mais ce sont le plus souvent des produits rincés, les doses ne sont pas forcément très élevées et certains consommateurs les supportent bien. Chez d’autres, en revanche, les produits lavants laissent une sensation d’inconfort sur la peau et les dentifrices provoquent des aphtes. Les industriels devraient au minimum les éliminer des produits pour enfants et de ceux destinés aux zones intimes, mais aussi s’abstenir d’apposer des allégations liées à la douceur lorsqu’ils utilisent ces ingrédients.
Les 26 allergènes | ||||||
Produit non rincé | ||||||
Produit rincé |
Les substances: Alpha-isomethyl ionone, Amyl cinnamal, Amyl cinnamyl alcohol, Anise alcohol, Benzyl alcohol, Benzyl benzoate, Benzyl cinnamate, Benzyl salicylate, Butylphenyl methylpropional, Cinnamal, Cinnamyl alcohol, Citral, Citronellol, Coumarin, Eugenol, Evernia furfuracea, Evernia prunastri, Farnesol, Geraniol, Hexyl cinnamal Hydroxycitronellal, Hydroxyisohexyl, 3-cyclohexene carboxaldehyde, Isoeugenol, Limonene, Linalool Methyl 2-octynoate.
Les substances allergènes proviennent principalement des parfums incorporés dans les formules pour les rendre plus plaisantes. Mais présence de parfum n’est pas forcément synonyme de présence d’allergènes, et le contraire n’est pas vrai non plus. On trouve des allergènes notamment dans les conservateurs, c’est par exemple le cas du benzyl alcohol. Les molécules susceptibles de provoquer une réaction allergique sont extrêmement nombreuses, mais les 26 qui en provoquent le plus sont obligatoirement étiquetées dès lors qu’elles sont présentes à hauteur de plus de 0,001% (10 ppm ou mg/kg) dans les produits non rincés et 0,01% (100 ppm) dans ceux qui sont rincés. Cette liste pourrait évoluer à l’avenir. Les allergènes sont indiqués en fin de liste d’ingrédients, ils sont très fréquents dans tous types de produits. Les mentions rassurantes du type «testé sous contrôle dermatologique», «hypoallergénique» et autres «peaux sensibles» ne garantissent en rien l’absence d’allergènes.
Huiles minérales et hydrocarbures de synthèse
Baumes et rouges à lèvres sont des cosmétiques à part puisqu’ils sont susceptibles d’être ingérés. On ne devrait donc pas retrouver dans leur composition d’ingrédients interdits dans les aliments à cause de leur toxicité. C’est pourtant le cas des huiles minérales et des hydrocarbures de synthèse (1) autorisés dans les cosmétiques, mais pas dans les denrées. Dans les produits pour les lèvres, ces substances sont même souvent au cœur de la formule puisqu’on peut en retrouver dans les cires − qui forment la structure du produit et forment un film sur les lèvres − et les émollients – qui confèrent un peu de souplesse au stick et adoucissent la peau.
Problème, ces huiles sont susceptibles d’engendrer des composés indésirables: les Mosh et les Moah. Les premiers, du moins une partie d’entre eux (2), peuvent s’accumuler dans l’organisme, notamment dans les ganglions lymphatiques et le foie, provoquant des réactions inflammatoires dont on ignore les conséquences exactes. Une étude sur 37 sujets menée en 2014 a montré qu’un quart d’entre eux en hébergeaient plus de 5 g! Quant aux Moah, ils sont cancérogènes.
Comment les repérer?
Voici les noms qu’il faut traquer sur les listes d’ingrédients des baumes et rouges à lèvres. A noter qu’ils sont absents des produits bio mais pas seulement.
– Cera Microcristallina
– Ceresin
– Hydrogenated Microcrystalline Wax
– Hydrogenated Polyisobutene
– Microcrystalline Wax
– Ozokerite
– Paraffin
– Paraffinum liquidum
– Petrolatum
– Polybutene
– Polyethylene
– Polyisobutene
– Synthetic wax
Notes
(1) Mineral oil saturated hydrocarbons, ou hydrocarbures d’huiles minérales saturés et Mineral oil aromatic hydrocarbons, hydrocarbures d’huiles minérales aromatiques.
(2) Ceux dont la chaîne carbonée est longue d’au moins 16 carbones et ne dépasse pas 35.