15.9.2021, Barbara Pfenniger et Lionel Cretegny
Quatorze produits sont passés entre les mains expertes de nos spécialistes. Verdict: le concept version grande distribution est perfectible.
Quatorze références avec la dénomination «bowl» ont été achetées dans les six principales enseignes helvétiques: Coop, Migros, Manor, Globus, Denner et Lidl. Il devrait s’agir d’un repas complet et peu transformé. L’est-il vraiment? Lecture d’étiquette, pesée et évaluation des valeurs nutritionnelles montrent une belle marge de progression possible de la part des fabricants.
Première déception, la sauce. Parfois, elle n’est pas incluse. Or compléter l’achat revient à majorer le coût du repas d’un franc environ. Parfois, un sachet de sauce est fourni, mais épaississants, acidifiants et exhausteurs de goût n’ont rien à faire dans un repas qui se veut naturel. Et l’intérêt du prêt-à-manger est d’éviter de se mettre en cuisine pour réaliser une vinaigrette. Dernier cas de figure, la sauce est déjà mélangée au plat, donc impossible à éviter.
Passons aux ingrédients. Tous ont été triés, pesés pour vérifier s’ils correspondaient aux recommandations de la Société suisse de nutrition.
Un bol devrait apporter une à deux portions de légumes variés, voire avec un peu de fruits. Le Daily Mediterranea dépasse les 240 g, c’est plus qu’il n’en faut. Six préparations sont dans la moyenne avec un peu plus de 120 g de végétaux. Quant au Rice Bowl Chili Chicken (Coop to Go), il ne contient que 32 g de fruits et légumes, ce qui est insuffisant pour un adulte (voir infographie).
Côté apport en protéines, le Daily Salmone se montre spécialement chiche, sa mini-tranchette de poisson pesant moins de 30 g. À se demander s’il mérite son nom. Les deux bowls au houmous devraient aussi être complétés par du fromage ou un yogourt. Le plat le plus généreux en saumon, celui de Globus, contient plus de 140 g de poisson fumé et apporte trop de protéines par rapport à l’apport conseillé.
La base – un lit de riz, de pommes de terre ou de blé cuits – doit favoriser la satiété. Les près de 250 g de riz du Smoked Salmon Rice Bowl de Naturesse sont bien trop généreux… et chèrement payés à près de 12 fr./kg. A contrario, les 30 g du El Toro sont insuffisants. On regrettera au passage l’absence de céréales complètes, riches en fibres et en micronutriments dans ces plats. Les salad bowls César et Saumon au sésame de Globus et le bowl Poulet de Daily doivent, eux, être complétés par un peu de pain, de préférence foncé.
On attend d’un bowl que ses ingrédients soient frais et bruts. Or certains contiennent trop de produits transformés ou d’additifs pour correspondre à ces standards. Ainsi, on peut lire «produit à base de viande de poulet», «préparation à base de riz», légumes déjà «préparés». On trouve en outre dans le Daily Protein Bowl un affermissant, le chlorure de calcium (E 509), et de l’acide citrique, maintenant la fermeté et l’apparence des tomates plus longtemps. Rien d’appétissant!
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