12.1.2009
Les fabricants vantent les mérites des laits de croissance dont les bébés n'ont le plus souvent pas besoin, dénoncent les spécialistes.
« Saviez-vous que des études récentes ont démontré que 20 à 30% des jeunes enfants entre 2 et 3 ans présentaient des carences en fer et, plus rarement, en zinc? » C’est avec de tels arguments que Milupa s’adresse à tous les parents d’enfants entre 1 et 3 ans. L’entreprise de nutrition infantile ajoute que « ces carences en micro-nutriments […] peuvent avoir des conséquences non négligeables sur le développement physique et intellectuel de l’enfant ». Voilà de quoi inquiéter, voire culpabiliser les parents.
Ces affirmations alarmantes servent à vanter un produit encore inconnu il y a une quinzaine d’années: le lait de croissance, qui représente désormais 7% du chiffre d’affaires de cette entreprise. Nestlé, l’autre protagoniste du secteur en Suisse, vend elle aussi des laits « junior » et des compléments de lait à base de céréales, car le lait de vache « ne correspond pas, tel quel, aux besoins de l’enfant avant 3 ans », indique l’entreprise. « Le lait n’est qu’une partie des différents groupes d’aliments qui doivent composer l’alimentation de l’enfant. En ce sens, il n’est pas « adapté », comme l’est le lait maternel dans les six premiers mois de la vie », indique Nicoletta Bianchi, diététicienne à l’Unité de nutrition clinique du CHUV de Lausanne et auteure d’un guide pour l’alimentation des enfants et des adolescents.
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