2.2.2017, Robin Eymann
La FRC soutient l’initiative fédérale qui veut juguler les prix exagérés.
L’initiative populaire «Stop à l’îlot de cherté – pour des prix équitables» demande que cesse une politique des prix abusive envers des consommateurs captifs. Le texte vise donc à sanctionner les entreprises qui profitent de leur position sur le marché suisse pour pratiquer des prix surfaits.
Concrètement, une firme étrangère ne pourrait plus refuser de fournir une société helvétique sous prétexte qu’un «fournisseur officiel» se charge du marché indigène. Ces «importateurs exclusifs» limitent la concurrence et en profitent pour gonfler les prix des produits importés. Les arguments à retenir.
20 MILLIARDS EN TROP
C’est le montant du surplus payé par les consommateurs et PME suisses à cause de prix surfaits, selon l’ancien Surveillant des prix, Rudolf Strahm. Une forme de «racket» exploitant le pouvoir d’achat suisse.
En faisant baisser le prix des produits en Suisse, le tourisme d’achat perdrait en attractivité.
Cas concrets: quand une cartouche d’imprimante est finie, il est impossible d’utiliser une recharge d’une autre marque. Ou lorsqu’une PME doit remplacer la pièce d’une machine auprès d’un fournisseur exclusif.
UN PRIX À LA TÊTE DU CLIENT
Payer un pain au chocolat 15 ct. dans une boulangerie si on est Français et 3 fr. si on est Suisse ferait hurler (voir vidéo). Pourtant, c’est ce qui se passe souvent sur internet. Le fait de se déclarer suisse peut faire augmenter le prix jusqu’à 50%.
CONSOMMATEURS ET PME UNIS
L’initiative est soutenue par des représentants de tous les partis et de tous les milieux, allant des consommateurs aux PME en passant par les syndicats ou l’hôtellerie- restauration. L’îlot de cherté est dommageable à l’économie dans son ensemble puisqu’elle pénalise les clients comme les exportateurs.
L’EXCUSE DES HAUTS SALAIRES
Le mythe est répandu. Il est pourtant battu en brèche dans les faits. Le Conseil fédéral et Monsieur Prix reconnaissent que les salaires n’expliquent pas le phénomène.
LES FACTEURS DE L’ÎLOT DE CHERTÉ
Les coûts d’achat sur le marché intérieur ont évidemment un impact sur les prix. Selon Monsieur Prix, les frais de marketing et les loyers sont une partie de l’explication. Les coûts d’achat à l’importation représentent 17% du prix selon une étude des entreprises de commerce de détail. En moyenne, les coûts d’approvisionnement de nos voisins sont inférieurs d’environ 20%.
LE SORT DE L’AGRICULTURE
L’Union suisse des paysans soutient l’initiative parlementaire Altherr qui vise les mêmes buts puisqu’elle permettrait de faire baisser les prix des produits importés (machines, véhicules, semences).
L’initiative est soutenue par la FRC et ses partenaires de l’Alliance, SKS et ACSI. La récolte de signatures court jusqu’au 20 mars 2018.