3.12.2024, Laurence Julliard - reportage: Jean-Luc Barmaverain
Le procès du père de la médecine occidentale et de l’éthique médicale s'est déroulé lors d'une «dispute» le 16 novembre dernier, à Lausanne, dans le cadre du Festival Planète Santé. Les jurés – le public – ont considéré qu'il n'était pas coupable de ne pas avoir su maîtriser les défaillances de la médecine actuelle.
Le Palais de Beaulieu à Lausanne a été le théâtre d’un procès fictif original. Le tribunal criminel était présidé par l’avocate Miriam Mazou, épaulée de son expert, Yannis Papadaniel, professeur à la HETSL. Sur le banc des accusés, Hippocrate, père de la médecine dans la Grèce antique, incarné par Bertrand Kiefer, médecin et éthicien. L’accusation était portée par l’avocat Michael Stauffacher. Le procureur avait fait appel à l’expertise de Nicolas Senn, médecin-chef au Département Médecine de famille, Unisanté. La défense était assurée par l’avocate Melissa Elkaim. Elle s’était attachée les services de Philippe Eggimann, médecin, vice-président de la Fédération des médecins suisses (FMH).
Les deux parties ont produit leurs propres témoins. Pour la défense, Sandy Estermann, généraliste et coprésidente de Médecins de famille Vaud, ainsi que Johanna Sommer, professeure de médecine interne générale, Unige, et directrice de la Maison de Santé Meinier. Pour l’accusation, Vincent Barras, professeur, historien et médecin, ainsi que Sophie Michaud Gigon, Secrétaire générale de la FRC.
Le public, une salle bondée de près de 300 personnes, a fait office de jury. Il avait pour mission, au terme d’une instruction de plus de deux heures, de juger l’accusé selon l’intime conviction qu’il s’était forgée durant les plaidoiries. Le procureur a demandé une peine privative de liberté de deux ans, assortie d’un sursis complet et d’un délai d’épreuve de vingt ans. But? Remettre sur les rails une médecine humaniste, désintéressée et indépendante. Suivant la défense, le jury a tranché en faveur d’Hippocrate et l’a blanchi de toutes accusations.
Le procès en vidéo (2h20), l’acte d’accusation et le mémoire défense (PDF) ici