Article : Sécurité informatique

Usurpation d’identité: comment limiter les risques

Conseils et quiz informatiques

30.8.2016, NB, màj MP / Divulguez avec prudence vos données personnelles, surtout sur les réseaux sociaux. igorstevanovic/shutterstock.com
Mise à jour le 01.08.2024

Les conséquences financières et légales peuvent être graves. Conseils.



Une usurpation d’identité (ou vol d’identité) est une utilisation de données personnelles propres à identifier la victime (nom, prénom, date de naissance, numéro de téléphone, adresse, email, etc.) sans son accord. L’escroc se sert de l’identité volée pour créer de nouveaux comptes ou en modifier des existants sous l’identité désormais usurpée, généralement à des fins de profit économique.

Les types d’usurpation d’identité les plus courants sont:

  • Les comptes bancaire: le voleur a accès aux comptes de la victime ou à ses cartes de crédit; il les utilise pour effectuer des dépenses non autorisées.
  • Les achats frauduleux: le criminel combine des informations d’identité réelles de la victime (nom et adresse par exemple) avec des informations fausses (l’e-mail, par exemple) afin de créer une nouvelle identité. Cette combinaison est utilisée pour créer de nouveaux comptes et effectuer des achats frauduleux.
  • Le spoofing: explication ici.

Depuis le 1er septembre 2023, l’usurpation d’identité est récriminée. L’article 179decies du Code pénal prévoit que «quiconque utilise l’identité d’une autre personne sans son consentement dans le dessein de lui nuire ou de se procurer ou de procurer à un tiers un avantage illicite est, sur plainte, puni d’une peine privative de liberté d’un an au plus ou d’une peine pécuniaire». Une personne victime d’usurpation d’identité peut désormais déposer une plainte pénale auprès de la police.

De nombreux cas sont arrivés aux oreilles de la FRC. Des personnes dont le compte e-mail a été piraté et utilisé dans des tentatives de «scam»; des escrocs qui ont commandé des biens en usurpant le nom et l’adresse de leurs victimes, subtilisant le colis dans leur boîte à lait à la livraison.

Historique et lacune légale

Contrairement à la France, l’usurpation d’identité n’était pas réprimée comme telle dans le Code pénal suisse avant son introduction en 2023. La justice ne pouvait agir que si les actes commis par ce biais constituaient des infractions propres, comme le vol ou l’escroquerie. De tels actes pouvaient en revanche constituer des atteintes à la personnalité, sur un plan civil.

Reste que cela était insuffisant, et problématique: «Si on ne connaît pas l’identité de l’usurpateur, il faut précisément une enquête pénale pour la déterminer, expliquait en 2016 Nicolas Capt, avocat spécialisé dans les nouvelles technologies. Dès lors, si quelqu’un, de vous inconnu, s’approprie votre identité sans commettre d’infraction, on ne peut pas agir du tout, ni au pénal ni au civil. C’est le serpent qui se mord la queue.» En Suisse, une interpellation a été déposée en 2013 par Jean Christophe Schwaab (PS/VD), suivie d’une motion de Raphaël Comte (PLR/NE) en 2014, demandant au Conseil fédéral de combler cette lacune. Cette dernière motion a finalement été adoptée par le Parlement, contre l’avis du Conseil fédéral. «Une lenteur helvétique assez préoccupante» puisque l’infraction d’usurpation d’identité n’est reconnue qu’en 2023.

Dès lors, que peut-on faire?

Tout d’abord, être prudent – et parcimonieux – avec ses données privées, en particulier sur les réseaux sociaux. L’adresse e-mail, le numéro de téléphone et la date de naissance sont des données particulièrement critiques, puisqu’elles sont uniques. Mais d’autres informations peuvent être exploitées. Admettons que vous vous plaigniez sur Facebook du service après-vente d’une entreprise: un escroc pourra alors vous envoyer un mail de phishing très ciblé à l’entête de celle-ci, qui aura d’autant plus de chance de fonctionner que vous êtes effectivement client!

«Il est très rare qu’un escroc cible une personne en particulier, explique Evelyne Pintado, responsable de la communication chez Navixia, spécialiste de sécurité informatique. Comme tous les voleurs, il va plutôt privilégier la facilité.» S’il peine à recouper vos données personnelles, il s’attaquera donc à quelqu’un d’autre.

Attention aussi avec les papiers d’identité: dans un fait divers valaisan de 2012, de jeunes escrocs avaient endossé l’identité de leur victime, notamment sur internet, après lui avoir volé son portefeuille, causant un préjudice de 40 000 francs. Or la victime n’avait pas signalé le vol de sa carte d’identité. Ne tardez donc jamais à vous annoncer auprès de la police! «Plusieurs sites, comme Airbnb, demandent de télécharger une copie d’un passeport, ajoute Evelyne Pintado. Si la demande peut être justifiée, il faut être sûr de qui est en face. Transmettre ce genre de données n’est en tout cas jamais anodin.»

Notre conseil : marquez la copie des papiers d’identité transmises, en inscrivant sur celle-ci le motif de l’envoi, la date et le destinataire afin d’éviter que les documents ne soient réutilisés à des fins frauduleuses.

L’article original est paru dans FRC Mieux Choisir, numéro 91, sous le titre «Et si vous aviez un double maléfique?» en 2016, avant d’être mis à jour en août 2024.

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
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12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)