Etranger
Tourisme d'achat: les dix pièges à éviter
Archive · 12 mars 2013

Six milliards de francs ont échappé au commerce helvétique en 2012, sur un marché global annuel de 54 milliards (soit 11%). Phénomène nouveau, ce ne sont plus seulement les habitants des zones frontalières qui se déplacent pour leurs achats, mais aussi ceux de zones plus éloignées: les trois quarts de la population ont besoin de moins de 60 minutes pour se rendre dans un supermarché frontalier.
Dix questions à se poser sérieusement avant de franchir le pas.
Ne pas sous-estimer les coûts de transport
On entend par là les frais induits par le trajet en voiture. Le coût kilométrique moyen d’une voiture est de 75 centimes (tous frais compris : amortissement, assurances, essence…). Il s’agit là du coût de la voiture-modèle calculé par le TCS. En vous référant au graphique «Frais kilométrique 2013», vous pouvez effectuer un calcul plus précis calculer en fonction du prix de votre véhicule et des kilomètres parcourus.
Le calculateur d’itinéraire de Michelin vous permet de visualiser le nombre de kilomètres nécessaires et le coût du trajet. Exemple : le trajet Lausanne-Ferney ou Lausanne-Pontarlier représente 120 km aller/retour, soit un coût de 90 francs environ.
Les plus écolos tiendront aussi compte de leur impact sur l’environnement:
http://www.e-covoiturage.ch/index.php/fr/aide-a-outils/calculateur-de-co2
Le temps, c’est aussi de l’argent!
Prendre régulièrement la route pour aller faire ses achats à l’étranger prend aussi du temps, chose difficilement quantifiable d'un point de vue financier, mais qu’il ne faut pas négliger.
Tout n’est pas forcément moins cher à l’étranger
En se rendant à l’étranger, on part du principe que tout y est moins cher. Gardez en mémoire que si les écarts sont colossaux sur des produits comme la viande, il n’en sera pas forcément de même pour d’autres. Les écarts de prix ne valent pas forcément un déplacement hors frontières. Pour vous faire une idée, allez sur notre site >www.barometredesprix.ch, qui recense, par secteurs et par enseignes, les écarts de prix des produits de marque.Les actions en magasins suisses peuvent s’avérer tout à fait intéressantes. De plus, la pression exercée par le tourisme d’achat a fait baisser les prix en Suisse ces derniers mois.
Enfin, il existe aussi de bonnes alternatives en Suisse en passant par les filières de vente directe pour la viande, les fruits, les légumes, les œufs, le lait, etc. Bonus : votre achat profite directement au producteur.
Liens :
http://www.agirinfo.com/?cat=12
Hors achats transfrontaliers, les prix pratiqués dans les grandes capitales européennes ou dans les pays nordiques sont sensiblement les mêmes qu'en Suisse.
Ne pas acheter plus que de raison
En voulant optimiser son trajet à l’étranger, on risque d’acheter plus que prévu ou des choses dont on n’avait pas réellement besoin. Les supermarchés, français en tout cas, bénéficiant souvent d'un assortiment bien plus grand qu’en Suisse, la tentation est grande.Acheter en grande quantité pour stocker est aussi tentant. Attention toutefois à tenir compte de la place nécessaire et aux dates limites de consommation.
Ne pas négliger le service après-vente
Si votre achat s’avère défectueux, vous n’aurez pas à portée de magasin auquel rapporter le produit en question, l'échanger ou le faire réparer. Cela peut vite devenir coûteux et pénible de devoir refaire le trajet pour un appareil électrique défectueux ou une fermeture éclair cassée...
Appareils électriques, à vos adaptateurs!
En Suisse le voltage est de 230 W. En France, il se situe au même niveau. Donc pas de soucis de ce côté-là. Par contre, les fiches ne sont pas forcément les mêmes. En Suisse les prises sont de type J (3 pins : entrée, sortie et mise à terre) alors que la France utilise des prises de types E, F et C. Le type J est compatible avec le type C mais pas avec les types E et F. Dès lors, il vous faudra vraisemblablement un adaptateur. Cela fonctionne très bien, mais cela peut s’avérer un peu plus encombrant.
Les limites à l’importation
Afin de protéger l’agriculture suisse, certaines marchandises peuvent être importées, mais en petites quantités. Ainsi, la limite par personne est de 500 grammes pour la viande de bœuf, de 5 kilos pour les produits laitiers ou encore de 20 kilos pour les fruits et légumes.Plus d’informations sur le site de la Douane suisse
TVA, pas si facile à récupérer
En plus de bénéficier de prix plus bas, l’espoir de pouvoir récupérer le différentiel de TVA peut faire saliver. Pas si simple dans la pratique.Lors de son achat, le client doit demander au vendeur un formulaire douanier rempli. Il présentera ce document à la douane étrangère pour attester l’exportation vers la Suisse. Une fois ce document visé par la douane, il doit être renvoyé au vendeur. Ce dernier vous créditera du montant de TVA dû sur votre carte de crédit. Au passage à la douane suisse, la TVA suisse vous sera réclamée. Seul bémol pour que cela fonctionne, le montant des achats doit atteindre 175 € (France) dans un même magasin. Si vous cumulez dans plusieurs magasins des plus petits montants, cela ne fonctionnera pas.
Voir aussi:
https://www.frc.ch/articles/remboursement-tva-etranger/
On n’est pas que consommateur
L’intérêt du consommateur n’est pas celui du salarié… suisse en l’occurrence. Les grands distributeurs utilisent l’argument des pertes d’emplois liées au tourisme d’achat comme menace ultime. Il faut relativiser, mais il est clair que le tourisme d'achat a un impact sur l’économie. Le consommateur est aussi un citoyen, ce qui implique une responsabilité.
Et la qualité alors?
Difficile de se prononcer. Un prix élevé n’est pas forcément synonyme de meilleure qualité. On le voit régulièrement dans nos tests produits. Il n’est pas rare de trouver des produits vendus par les hard-discounters aux premières places. Mais a contrario, la qualité se paie (ingrédients de qualité, production non industrielle, etc.).Pour ce qui est des produits de marques internationales, identiques sur les différents marchés, on ne peut pas justifier une différence de prix importante pour des raisons de différence de qualité entre la Suisse et ses voisins. Les recettes sont les mêmes et les lieux de production souvent également.
Pour les autres produits, notamment les produits agricoles, la Suisse a des normes différentes de celles pratiquées dans l’Union Européenne, ce qui peut avoir un impact sur la qualité. Quelques exemples :
Les agriculteurs suisses ont renoncé à importer du soja OGM. Toutes les vaches, porcs, volailles sont donc nourris sans OGM (contrairement à l'Europe et ailleurs). Les exploitations sont plus petites et font moins d'agriculture intensive.
Les vaches laitières suisses mangent 80% de fourrage grossier (de l'herbe, du foin, du regain, de l'ensilage de maïs, des betteraves fourragères et quelques autres plantes cultivées). Elles ne mangent donc que 20% d'aliments concentrés. Les vaches qui donnent du lait pour faire du gruyère, par exemple, ne doivent pas non plus manger de fourrage conservé par ensilage.
Les fromagers suisses se sont engagés à renoncer aux additifs alors que la législation suisse et européenne les autorise à y recourir.
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