Article : Électricité

Des prix dopés par… le WACC

Électricité

1.9.2015, Laurianne Altwegg / Shutterstock / chungking
Mise à jour le 25.09.2015

De ce drôle d’acronyme dépendent 12% de la facture d’électricité! Or le calcul est discutable. Explication et réaction.



Depuis 2014, 940 millions de francs passent directement de la poche des consommateurs à celle des entreprises qui ont investi dans le réseau électrique. Or seule une part de cette redevance se justifie. La FRC, le SKS, l’ACSI et deux représentants des grands consommateurs – Swisselectricity et GGS – ont donc interpellé le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) pour revenir à un mode de calcul plus proche de la réalité du marché.

C’est quoi Le WACC?
C’est l’abréviation de «weighted average cost of capital» (ou coût moyen pondéré du capital). Il s’agit des intérêts rémunérant les capitaux investis dans le réseau électrique, soit le rendement que peuvent attendre des bailleurs de fonds pour le capital qu’ils ont immobilisé. Depuis le changement du mode de calcul de ce taux, en 2013, ce dernier est fixé à 4,7%. Sans possibilité d’abaisser cette valeur, et c’est bien là que le bât blesse.

Qui le paie ?
Le consommateur, bien sûr! Le WACC est inclus dans les frais d’utilisation du réseau dont dépend près de la moitié de la facture d’électricité (voir graphique). Pour un ménage moyen consommant 4500 kWh, la somme représente 110 francs sur une facture annuelle de 930 francs. Certes, abaisser le taux du WACC ne modifierait pas foncièrement le budget des ménages. A contrario, sachant que chaque pour-cent du WACC équivaut à 200 millions, on comprend à quel point un taux élevé permet aux investisseurs de faire fructifier abusivement leurs avoirs sur le dos des consommateurs.

Le problème de la méthode de calcul
En 2013, l’Office fédéral de l’énergie a modifié la manière de fixer le taux du WACC pour le rendre plus stable, l’objectif étant de favoriser les investissements pour garantir la sécurité de l’approvisionnement. Le calcul pose cependant deux problèmes majeurs: primo, il inclut des valeurs forfaitaires qui empêchent toute baisse du taux en dessous de la barre des 4,7%: le WACC ne suit donc pas logiquement la baisse des taux d’intérêt et des rendements observés sur le marché boursier (voir comparaison avec le domaine industriel ci-dessous); deuzio, il comprend une appréciation trop élevée du risque: de l’aveu même de Swissgrid, propriétaire du réseau national de transport d’électricité, cet investissement est un placement sûr. Et un taux astronomique ne se justifie pas dans un secteur sans vrais risques.

Si la méthode de calcul n’avait pas changé il y a deux ans, le WACC se monterait entre 1,89% et 2,72%, un taux acceptable tant pour les investisseurs que les consommateurs. De l’avis de la FRC et de ses alliés sur ce dossier, des dizaines de millions sont donc indûment encaissés par les gestionnaires de réseau. Une situation qui n’est plus tolérable. Les représentants des consommateurs attendent la réponse du DETEC à leur interpellation. Affaire à suivre…

022-001-tab-WACC - copie

(cliquer pour agrandir)

Le WACC baissera

Les revendications de la FRC et de ses alliées sur ce dossier ont été entendues: le DETEC a proposé une adaptation du mode de calcul du WACC en septembre 2015. Il ne permet toutefois une réduction que de 0,87% de ce taux: insuffisant pour la FRC qui continuera à défendre une révision complète de ce calcul.

Devenez membre

Notre association tire sa force de ses membres

  • Vous obtenez l’accès à l’ensemble des prestations FRC
  • Vous recevez notre magazine FRC Mieux choisir
  • Vous pouvez compter sur notre équipe d’experts pour vous défendre
Devenez membre

Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)