5.5.2015, Nicolas Berlie / Des vacances plus sereines grâce à des forfaits allégés. Shutterstock / Antonio Guillem
Swisscom et Sunrise baissent les prix: un réveil tardif, sous la pression politique.
Le 9 mars, le Conseil des Etats enterrait coup sur coup deux motions, Wyss et Rickli, qui demandaient un plafonnement des prix du roaming. Des parlementaires «bernés» par les annonces des opérateurs, selon Nadia Thiongane, économiste à la FRC. Car depuis quelques mois, Orange, Swisscom et Sunrise jouent les bons élèves, en distillant des baisses de prix. Une méthode très efficace, politiquement parlant, et qui apporte néanmoins quelques améliorations pour le client.
Orange: et les données ?
Orange (devenu Salt en avril) a ouvert les hostilités en septembre 2014, lançant un abonnement à 85 francs par mois qui inclut appels et SMS illimités en Suisse et en Europe. Une offre qui a un gros défaut: elle n’intègre pas de forfait de données. Il faut le souscrire en plus, et cela peut vite devenir onéreux (ou lucratif). Chez Orange, l’homo mobilis est donc un drôle d’animal, qui téléphone, qui envoie des textos, mais qui ne surfe pas. Or, en matière de roaming, ce sont bien les données qui forment le gros des plaintes que reçoit la FRC. L’arrivée de Xavier Niel, repreneur d’Orange, changera-t-elle les choses?
Swisscom: on ne prête qu’aux riches
Le 13 avril, le géant bleu lançait Infinity Plus, sans hausse de prix par rapport aux abonnements Infinity (sauf pour la formule haut de gamme XL). Pendant trente jours par an, les titulaires d’abonnements XS, S et M bénéficient désormais, sur demande, des appels et des SMS illimités en Europe, ainsi que d’un Go de données. Cela passe à cent jours et à 3 Go pour les abonnés L. Enfin, pour la formule XL, appels et SMS sont illimités 365 jours par an, et l’abonné a droit à 12 Go de données.
Contrairement à Orange, Swisscom propose donc une vision maximaliste, intégrant voix, SMS et données. C’est bien, mais Swisscom restant fidèle à sa logique, seuls les abonnements haut de gamme ont une réelle cohérence. Car pour les clients XS, S et M, le roaming reste très cher une fois les trente jours épuisés.
Sunrise: à la carte
La nouvelle offre de Sunrise sera effective le 18 mai. Et contrairement à ses concurrents, l’opérateur soigne particulièrement les utilisateurs occasionnels avec ses Travel Days. Ces packs, valables sept ou trente jours (consécutifs), comprennent appels et SMS illimités en Europe et en Amérique du Nord, plus des données: 200 Mo pour la version à sept jours (39 fr.), 500 Mo pour la version à trente jours (69 fr.). «Contrairement à Swisscom, nous ne souhaitons pas mutualiser le prix du roaming en l’intégrant dans l’abonnement, explique Fabrice Allegro, directeur du marketing. Avec ce système, nos clients paient pour ce qu’ils utilisent vraiment.»
Outre les Travel Days, Sunrise revoit ses prix et ses zones. Critiqué pour ses prix prohibitifs dans certaines destinations de vacances, l’opérateur en promeut plusieurs, dont la Thaïlande, en Région 2, et traite désormais le Canada et les Etats-Unis sur un pied d’égalité avec l’Europe (Région 1). Rappelons que l’abonnement haut de gamme de Sunrise, Freedom Max, inclut des minutes, des SMS et des données en Région 1, ainsi que la gratuité des appels entrants.
On salue la souplesse qu’apporte cette panoplie. Toutefois, contrairement aux produits de Swisscom, voire d’Orange, elle n’est pas forcément adaptée à une utilisation intensive, sur base annuelle, du roaming.