Swissness
Croix suisse: les exceptions sont publiées
Archive · 21 novembre 2016

Tout est prêt pour l'entrée en vigueur de la Loi Swissness: l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) vient de publier les derniers détails concernant son application: sur 81 demandes d’exception déposées par l’industrie, 71 ont été acceptées par Johann Schneider-Ammann, chef du département. La FRC a participé au groupe de pilotage qui a dû analyser la portée des demandes déposées par l’industrie et regrette les exceptions accordées. Celles-ci ajoutent en effet un flou supplémentaire à un projet dont l'objectif était de clarifier la situation. Au final, les luttes d'influence entre fabricants alimentaires et producteurs débouchent donc sur une réglementation peu compréhensible pour les consommateurs.
Les demandes concernaient surtout des produits semi-finis et peu de matières premières naturelles. On parle ainsi d’une sorte bien particulière de lactose ou d'une cassonade en passant par une poudre à glacer. Elles s’ajoutent à celles octroyées pour les ingrédients qui ne peuvent pas être produits en Suisse comme le café ou l’ananas. L'exception la plus choquante pour les consommateurs romands concerne un plat typique du pays: la fondue. Il a en effet été accordé d'utiliser du vin importé dans les préparations prêtes à l’emploi… au motif que le vin suisse ne serait pas adapté! Toutes ces exceptions sont limitées dans le temps jusqu’à fin 2018. Les entreprises sont encouragées à régulariser la situation d’ici-là et des contacts sont pris pour réorienter la production en Suisse.
La plupart de ces nouvelles exceptions ne sont pas essentielles pour les consommateurs: elles servent à rendre «suisse» un produit semi-fini qui est vendu à d’autres fabricants alimentaires. C'est le cas par exemple d'une poudre de caséine pour un mélange au fromage qui va servir à farcir des biscuits d’apéro ou des chaussons. Difficile de savoir si le produit tel qu'il est vendu a vraiment besoin de cette exception pour contenir 80% d’ingrédients indigènes comme obligatoires, ni si ces pâtisseries seront réellement vendues comme étant suisses. Une chose est sûre: les Helvètes attendent d’un aliment qui porte la croix suisse qu’il soit plutôt naturel et non un produit hautement technique et manufacturé.
Globalement, les consommateurs peuvent s'attendre à trouver 80% d'ingrédients helvétiques dans un produit orné de l'écusson national. Toutefois, évaluer un produit en tenant compte des exceptions et des taux d’auto-approvisionnement est compliqué. La FRC donne volontiers un coup de pouce pour aider à décrypter les informations.
Plus d'infos pour voir comment se compose un produit suisse: la règlementation Swissness en bref.
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