Famille
Sécurité des couches-culotte: le test
Archive · 02 octobre 2018, Mis à jour le 23 janvier 2019


Anne Onidi
Journaliste scientifique

Lionel Cretegny
Responsable Tests comparatifs
Rapport de l'ANSES
Janvier 2019 - L’ANSES (l’Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement, travail) en France a publié un rapport sur la sécurité des couches pour bébé. Les analyses de ces produits ont montré la présence de molécules indésirables en quantités comparables à nos analyses de l’automne 2018. L’Agence conclut qu’on ne peut exclure un risque et qu’il faut continuer à étudier des scénarios d’exposition pour obtenir des résultats plus robustes. Surtout elle fait appel au principe de précaution et recommande aux pouvoirs publics de durcir le cadre et aux fabricants de supprimer l’utilisation des substances parfumantes, responsables de réactions allergènes.
La FRC applaudit la recommandation de suivre le principe de précaution et souhaiterait que celui-ci s’applique plus largement. Et ce en particulier dans le domaine des produits cosmétiques qui sont utilisés toute une vie, et qui présentent davantage de substances problématiques en quantité plus importante. Dans le cas des couches-culottes, elle recommande de ne pas s’alarmer (lire le test ci-dessous).
Publié en février 2017 dans le magazine français 60 millions de consommateurs, un test comparatif traversait la frontière à grand fracas. En révélant la présence de traces de substances chimiques dans dix couches sur douze analysées, nos confrères ont inquiété toute la francophonie. D’où cette question à laquelle la FRC a voulu répondre: le marché suisse est-il aussi concerné?
Nous avons à notre tour réalisé ce test avec des produits disponibles en Suisse, en collaboration avec l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). L’objectif: débusquer 114 substances chimiques susceptibles de se trouver dans 21 langes. Pourquoi un si large éventail? L’offre en couches jetables est pléthorique, tant dans les gammes conventionnelles (Pampers en tête, suivi des marques de distributeurs) que dans la catégorie éco (lire encadré). Le but étant de livrer aux parents un bon aperçu de la sécurité qu’offre ce type de produit en Suisse.
Pyrène dans le collimateur
Les résultats sont rassurants, puisque seuls cinq composés sur les 114 recherchés ont été détectés, et cela en petites quantités. Avec trois substances identifiées, les Pampers New Baby sont les couches qui contiennent le plus grand nombre de contaminants. A l’exception des références écologiques des marques Swilet, Paul & Paula, Bambo Nature et Libero, toutes les autres recèlent des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), sous la forme presque exclusive de pyrène. Les quantités mesurées restent faibles, mais sa quasi-omniprésence questionne. «Même si ce composé ne pose pas de problème sanitaire dans les proportions mesurées, nous allons continuer à investiguer pour tenter de savoir d’où vient cette contamination», indique Vincent Dudler, responsable de la division de l’évaluation des risques à l’OSAV. Reste que les parents souhaitant acquérir des couches exemptes de toute trace chimique doivent en être conscients: la contamination zéro n’est pas vérifiable. Les analyses ne peuvent pas mesurer la présence de composés chimiques en dessous d’un certain seuil. En clair, les couches de notre tableau qui affichent un double rond vert dans les cinq catégories de substances indésirables peuvent en contenir éventuellement, mais en dessous des limites de détection.
Un lange écologique allie protection et impact moindre sur l’environnement.
Absorption: du simple au double
Pour vérifier la capacité d’absorption des 21 couches-culottes, le laboratoire les a plongées dix minutes dans une solution saline puis les a pressées sous un poids de 4,5 kilos (6,5 pour les couches M-Budget, dès 5 kilos). Dans cette épreuve, les quantités de liquide absorbé varient du simple au double. Lanterne rouge, les Pampers Baby Dry retiennent tout de même 229 g de solution saline, soit plus de 2 dl.
L'article et le test en format .pdf
Cet article est paru dans le magazine FRC Mieux choisir sous le titre «Couche-culotte: au sec et en sécurité»
Matière Eco quoi?
Née dans les années 1960 dans les laboratoires de Procter & Gamble (Pampers), la couche jetable a rapidement conquis le monde. Quant au premier lange écologique, c’est à Moltex qu’on doit sa création, 30 ans plus tard. Ecologique, vraiment? Pas entièrement, évidemment. Aujourd’hui, les multiples marques de ce secteur en croissance proposent des produits contenant entre 40% et 60% de matière première renouvelable, contre 15% à 35% pour les couches classiques. L’intérieur du lange éco est ainsi rempli partiellement de cellulose de bois labellisé FSC, alors que le modèle classique ne contient, lui, que du polyacrylate de sodium, un granulé chimique qui se gonfle d’humidité. Autre plus de certaines marques éco: le recours à des agroplastiques fabriqués à partir de déchets alimentaires, des matériaux non biodégradables mais dont le poids sur l’environnement est moindre. Pour l’heure, aucun cahier des charges ne réglemente le domaine. Mais le Nordic Ecolabel (marques Tidoo, Libero, Bambo Nature) propose aujourd’hui les critères les plus exigeants. Ajoutons encore que les couches Coop Oecoplan, Pingo et Love & Green sont fabriquées en Suisse.
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