7.5.2024, Jean Busché
Globalement, Intermarché se démarque légèrement par ses prix plus bas. Toutefois, les différences sont ténues de part et d’autre de la frontière.
En mars dernier, la FRC publiait un comparatif de prix pour 37 biens alimentaires ou non de première nécessité. Les relevés avaient été effectués durant douze mois et permettaient de conclure que ni l’inflation ni la hausse de la TVA n’avaient eu d’impact sur les gammes de produits les moins chers chez cinq principaux distributeurs. L’exercice a été réitéré en France voisine avec un panier de 32 produits disponibles cette fois, afin de constater où était l’avantage concurrentiel. Pour comparer, nous avons gardé le duo Migros-Coop (70% du marché suisse), ainsi que Lidl, présent de part et d’autre de la frontière.
«Malgré un pouvoir d’achat en berne, on ne cesse de culpabiliser les consommateurs qui font leurs courses à l’étranger. C’est un peu court. Nos relevés montrent une réalité plus subtile, et la Suisse reste un îlot de cherté.» Jean Busché. Responsable économie
Nos observations révèlent que les écarts de prix globaux sont minimes lorsque l’on examine l’ensemble du panier, surtout avec un franc suisse en quasi-parité avec l’euro. Intermarché se démarque comme l’option la moins chère. Migros, Carrefour et Lidl se suivent de près. Le hard-discounter pratique par ailleurs des prix très similaires dans les deux pays: 62 fr. 20 contre 58 eur. 48. Coop conserve, à une poignée de francs près, le panier au coût le plus élevé.
Néanmoins, la gamme de produits alimentaires premier prix reste moins chère dans les enseignes de France voisine, chez Lidl également. Les produits d’hygiène sont, quant à eux, plus concurrentiels en Suisse, une tendance qui se confirme lorsque l’on compare les paniers de Lidl Suisse et de Lidl France.
Suisse: des prix (trop) bien alignés
Force est de constater que Migros et Coop alignent leurs prix au centime près sur de nombreux produits avec leurs gammes M-Budget et Prix Garantie. Ainsi, qu’il s’agisse de pâtes, de café, de moutarde, de vinaigre, de thé ou de papier toilette, la clientèle n’a pas la possibilité de changer d’enseigne pour aller dans la plus intéressante. En France, en revanche, les prix varient davantage, laissant plus de latitude au client. Si Intermarché est globalement moins cher, certains produits comme l’huile ou les œufs sont par exemple meilleur marché chez Carrefour. Et aucun des biens observés n’a d’ailleurs exactement le même prix entre les deux enseignes.
Avec une inflation de près de 20% sur deux ans, les prix ont également fortement augmenté en France. Cela explique en partie une relative convergence des prix pour notre panier. Autre facteur explicatif: en France, généralement, la présence d’un Leclerc – qui applique les prix les plus bas – contraint les autres enseignes à s’adapter dans une zone donnée. Cette forme de concurrence manque cruellement en Suisse.
Cependant, il ne faut pas se leurrer, la Suisse demeure un îlot de cherté. Viande, livres, médicaments et abonnements de streaming sont beaucoup plus chers que pour nos voisins. Et les consommateurs qui se rendent en France le font pour d’autres produits d’appel que des biens de première nécessité.
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