28.9.2023, Laurianne Altwegg
À l’image des primes maladie, l’annonce des tarifs de l’électricité fait désormais partie des mauvaises nouvelles de la fin de l’été.
Après avoir bondi de 27% en 2023, ils vont à nouveau augmenter de 18% l’année prochaine. Pour un ménage de 4 personnes consommant 4500kWh, la facture médiane passera de 951 francs à 1446 francs par année. Mais elle frôlera les 2 300 francs dans certaines communes, puisque les différences entre les 600 entreprises qui approvisionnent les ménages – les gestionnaires de réseau de distribution (GRD) – sont énormes.
Comment expliquer cette hausse alors que le marché de l’électricité a retrouvé un certain calme? Sur une facture, les deux composantes qui pèsent le plus lourd sont l’énergie et le prix payé pour l’utilisation du réseau. Côté énergie, la plupart des GRD achètent tout ou partie de celle-ci sur le marché. Or, comme ils n’effectuent pas leurs acquisitions en une seule fois, mais les répartissent sur plusieurs années, une partie de l’électricité pour 2024 a été achetée à un moment où les prix étaient très élevés. Les chanceux sont ceux qui produisent une part de leur électricité, car les coûts de production sont actuellement inférieurs aux prix du marché, ce qui permet en général de proposer des tarifs plus bas. Côté réseau, la réserve hivernale mise en place pour pallier une éventuelle pénurie renchérit cet aspect-là, tout comme d’autres coûts additionnels en partie liés à la situation sur les marchés.
En bref, les coûts de l’énergie comme du réseau ont augmenté depuis l’année dernière, et la loi prévoit que ceux-ci seront répercutés sur la facture. Reste que certains GRD – du moins leurs propriétaires, en général des cantons et des communes – pourraient adopter des mesures afin d’atténuer l’impact sur leurs clients. Car malgré une loi relativement stricte en matière de tarification de l’électricité, ces acteurs peuvent par exemple renoncer volontairement à leur bénéfice d’exploitation ou à certaines redevances, voire choisir de ne pas couvrir entièrement leurs coûts. Instaurer un «chèque énergie» destiné aux ménages modestes au niveau fédéral est aussi une possibilité.
Des aides étatiques ont cependant des effets sur les finances publiques; raison pour laquelle elles doivent être conçues de manière à ne pas retomber sur les contribuables de la classe moyenne qui souffrent déjà des conséquences de l’inflation. C’est dans cette optique que la FRC continue de s’engager en faveur de mesures efficaces et ciblées sur les consommateurs qui en ont le plus besoin.