1.11.2022, Rebecca Eggenberger / Photo: Shutterstock
Qui n’a jamais été attiré par un produit dont l’emballage indique «artisanal» ou «fait à la main», au motif qu’il bénéficierait de qualités particulières ou d’un supplément d’âme ? Point de la situation.
Le temps des marchés de Noël et des rendez-vous du goût, c’est demain. Sur les stands comme en boutiques, toutes sortes de produits: denrées, cosmétiques, vêtements, meubles ou objets décoratifs tels que bougies. Certaines étiquettes auront en commun d’user d’allégations particulièrement alléchantes. Les mots «naturel» (lire Lettre FRC C’est la jungle! N° 9) ou «artisanal» en font partie. Il est donc de saison de rappeler ce que dit vraiment la loi: en clair, presque rien!
Artisanal: «Qui est élaboré selon des méthodes traditionnelles, individuelles, par opposition à industriel.» Cette définition du Larousse laisse entrevoir les attentes possibles des consommateurs en matière d’artisanat. Une entreprise à taille humaine, un critère de proximité régionale ainsi qu’un savoir-faire particulier. D’autres y voient un mode de production proche et respectueux de la nature. Si de telles disparités d’appréciation sont possibles, c’est que le mot ne bénéficie d’aucun encadrement formel. La zone grise profite à l’industrie, pas à la clientèle!
Méfiez-vous, car pour certains fabricants, se prévaloir du terme artisanal est un argument marketing.
En France, par exemple, le métier d’artisan est encadré par une formation dédiée. Et l’enseigne Boulangerie est astreinte à conditions. En Suisse, la loi est silencieuse. Résultat: le marché regorge de produits qui n’offrent aucune garantie. Autre conséquence: les véritables artisans, qui respectent des règles parfois très contraignantes, ne voient pas leur savoir-faire valorisé, ni leurs efforts récompensés à leur juste valeur.
Indices de réponse
Pour certains fabricants ou distributeurs donc, se prévaloir du terme «artisanal», tout comme du mot «traditionnel» d’ailleurs, est un pur argument marketing. Il suffit de jeter un œil à la publicité ou aux logos et images suggestifs des emballages. Pour savoir si un produit dit artisanal l’est vraiment, le mieux est de lire l’étiquette et de procéder à quelques recherches. Ainsi, une liste courte et simple concernant la composition est un signe positif! D’autres critères, comme l’indication du procédé et du lieu de fabrication ou encore la mention de l’entreprise à l’origine de la production sont aussi de bon augure. Ces informations permettent de se faire déjà une bonne idée sur l’article. Autre point important: le produit en question est-il au bénéfice d’un label? Le client peut certes parfois se sentir un peu désorienté face à la démultiplication des logos qui ornent les emballages, mais il vaut la peine de connaître les plus fiables. En effet, certains sont réglementés par un cahier des charges détaillé, aux exigences strictes. Enfin, autant privilégier les circuits courts pour s’informer.