31.5.2022, Aude Haenni
Lorsqu’on est adepte du vrac, se disperser avec ses – lourds – contenants pour pouvoir biffer toute sa liste de courses n’est pas chose aisée. D’autant plus dans une ville qui grimpe, comme Lausanne!
«Ce défi, je l’ai vécu, et j’ai voulu créer quelque chose qui facilite ses achats, avec plus d’accessibilité et d’inclusion», raconte Erica Mazerolle. EasyVrac est ainsi né, un marché en ligne regroupant des commerces zéro déchet, dont les produits sont livrés à domicile en vélo cargo électrique, de Saint-Sulpice à La Croix-sur-Lutry, en passant par Epalinges ou Renens. (Si la sauce prend, Genève, vous serez les suivants!)
Aider les commerces de proximité
Pensée du point de vue du consommateur, la proposition paraît encore plus pertinente à l’heure actuelle où les magasins en vrac ferment tristement les uns après les autres. «Comme les autres petites épiceries, depuis 2021, on le ressent: on se fragilise», souligne Clémence Guex, responsable communication à La Brouette, Épicerie Durable. Énergie et motivation se gardent ainsi précieusement pour la population du quartier. «Être présent dans toute la ville, c’est difficile: même avec une centaine de bénévoles, on ne peut pas se permettre de faire de livraison, comme nous l’avions proposé pour les personnes à risque.» D’où une réponse positive à rejoindre EasyVrac. Pour rayonner, autrement. «Tous les projets aidant les commerces de proximité sont bienvenus. De plus, la multiplication de partenaires participe à cette économie circulaire», note Sébastien Saugy, de l’épicerie basic.
Disposer d’un large choix
Travailler en réseau, se soutenir entre petites entreprises pour continuer à offrir une alternative à la grande distribution: elle est peut-être là, la solution pour les actrices et acteurs d’un avenir durable. Les clients se réjouissent en tout cas de ne plus avoir à gérer l’aspect logistique. Seul regret pour Véronique: «J’aime toucher ce que j’achète, mais je fais confiance aux fournisseurs. On sait qu’on aura de beaux légumes, de beaux produits!» Ne reste plus qu’à proposer un menu fourni. «S’il n’y a pas tout, je serai frustrée, confie Bettina. Mais à la longue, ça peut être très efficace!»