1.9.2019, Yannis Papadaniel
L’EPFZ cherche à comprendre comment se propagent les bactéries nouvellement résistantes pour trouver des moyens de les contrer.
L’équipe de Julia Vorholt et Jörn Piel, à l’Ecole polytechnique de Zurich, travaille sur l’antibiorésistance. Sachant que la plupart des antibiotiques utilisés sont à l’origine des substances que l’on trouve principalement dans les sols, les chercheurs ont fait le pari d’aller les chercher dans les feuilles de plantes puisque de nombreux microorganismes élisent domicile à leur surface. Afin de se ménager un espace de vie, les bactéries fabriquent des substances qui les protègent de l’attaque d’autres microorganismes bactériens. Parmi eux se trouvent peut-être des principes actifs inédits, susceptibles de renforcer l’arsenal de lutte contre les bactéries résistantes aux traitements actuels.
Dix ans pour avoir assez de recul
L’enjeu du projet consiste donc à isoler chacune des substances et à en tester l’efficacité. Plus leur nombre est élevé, plus les chances sont grandes de découvrir un levier d’action efficace contre les bactéries résistantes. Les résultats s’étalent sur plusieurs années. Dans le meilleur des cas, les chercheurs rappellent qu’il faut dix ans pour utiliser une nouvelle substance sur des patients.
Il ne faut donc recourir aux antibiotiques qu’en cas de nécessité avérée. Alors que l’industrie pharmaceutique justifie ses marges par les investissements qu’implique la recherche, laissant sous-entendre que seul le secteur privé est à l’origine des découvertes les plus probantes, le Programme national de recherche 72 de la Confédération rappelle que des fonds publics sont aussi engagés et contribuent à l’émergence de nouveaux produits.