Automobile

Une roue qui n’est d’aucun secours

Les voitures neuves disposent de moins en moins d’une roue de secours, au profit d’un kit moins volumineux… et moins performant. Eclairage.
Maison et loisirs

Archive · 30 septembre 2014

Pour les constructeurs, les conducteurs savent de moins en moins changer une roue. Photo: shutterstock.com/SteveWoods

Vous venez d’acquérir une voiture? Sauf s’il s’agit d’une petite citadine ou d’un gros tout-terrain, un élément de taille ne fait plus partie de l’équipement standard. Toutes marques confondues, la plupart des véhicules neufs, vendus en Suisse comme en Europe, voient leur roue de secours disparaître au profit d’un kit anti-crevaison – en fait, un aérosol censé pallier les petits aléas de la route. Si ce type de dispositif est relativement performant pour compenser une petite fuite provoquée par un clou fiché dans un pneumatique, il se révèle totalement impuissant face à un pépin sérieux, comme une fissure sur la bande de roulement, ou en cas d’éclatement.

Chez Renault comme chez la concurrence, le gain de poids et de place dans le coffre explique la disparition progressive des roues de secours. «Statistiquement, une roue crève en moyenne tous les 80 000 kilomètres. Et, dans la majorité des cas, le kit de crevaison est plus simple d’usage et plus pratique pour le conducteur que de remplacer une roue. Il répond à la plupart des situations rencontrées en conduisant un véhicule urbain et permet, une fois utilisé, de rouler jusqu’à 200 kilomètres à 80 km/h», note Maryse Lüchtenborg, attachée de communication. Même son de cloche chez Fiat et Honda, lesquels ont également fait majoritairement le choix de la bombe anti-crevaison.

Reste que ce kit d’urgence ne peut pas remplacer avantageusement une roue de secours. Le recours à un dépanneur devient alors la seule alternative à la portée des consommateurs. Voilà qui tombe bien: la plupart des constructeurs proposent justement une assistance, opérée soit en propre, soit en sous-traitance, comme le Touring Club Suisse (TCS). Ce service est souvent intégré dans les prestations «offertes» lors de l’achat d’un véhicule neuf mais devient rapidement payant au bout de deux ou trois ans.

Les constructeurs se défendent pourtant de faire des économies sur le dos de la clientèle, pointant davantage un changement d’habitudes chez les automobilistes. «Même s’ils disposent d’une roue de secours dans leur coffre, les gens oublient souvent de la gonfler régulièrement. Or, si elle est à plat, elle ne sert à rien. En outre, de moins en moins de conducteurs savent encore changer une roue», argumente Megan Kohler, chargée de communication de Honda Suisse.

Cette tendance va de pair avec l’évolution naturelle des véhicules, lesquels sont «toujours plus sûrs, plus lourds et équipés de freins plus performants», note Laurent Pignot, porte-parole du TCS. Tout cela pousse les constructeurs à utiliser des pneumatiques toujours plus imposants. «Il n’est plus rare aujourd’hui d’avoir des voitures équipées de jantes et de pneus de 17 pouces. Comment voulez-vous faire tenir des roues de cette dimension dans un coffre?» Les constructeurs, eux, ont trouvé la réponse.

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