Marketing enfant
Une collection de masques cosmétiques dès 3 ans: un exemple des dérives de l'influence beauté
L'actrice américaine Shay Mitchell a lancé une collection de masques hydratants pour le visage à l'effigie de licornes, panda et autres chiots. Problème: ces produits sont destinés aux enfants dès trois ans, alors que leur peau est encore trop sensible pour y appliquer des produits cosmétiques. La perpétuation des injonctions de beauté interroge également.
20 novembre 2025
Jessica Monteiro
Journaliste
L'actrice américaine Shay Mitchell - connue pour son rôle dans la série Pretty Little Liars - a lancé une marque de cosmétiques, nommée Rini, à destination... des enfants dès trois ans. Son entreprise commercialise une collection de masques faciaux jetables imbibés de vitamine B12 et autres substances censées hydrater la peau. La promotion surfe sur la popularité de l'industrie de beauté coréenne en prônant deux principes: l'hydratation et la protection de la peau.
Or, comme la FRC le relevait dans cet article, l'utilisation de ces produits comporte des risques réels pour leur santé. Ces cosmétiques ne sont pas adaptées aux peaux juvéniles car leur barrière cutanée, soit la protection contre les agressions extérieures, n’a pas encore terminé de se former. Les conséquences sur le long terme sont encore peu connues.
Certains produits cosmétiques, comme la crème solaire, ainsi que les traitements dermatologiques ont un rôle essentiel dont l'objectif est à différencier de celui des masques Rini.
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«Rini est un monde dans lequel routines beauté et jeu se rencontrent. Un univers où les enfants peuvent rêver, se transformer et explorer grâce à des produits testés sous contrôle dermatologique et approuvés par les parents», écrit la marque sur son site.
C'est que toute la stratégie marketing autour de ces cosmétiques repose sur cette confusion des genres entre soins et jeu. L'an dernier, plusieurs spécialistes ont tiré la sonnette d'alarme lorsque le phénomène des Sephora kids a explosé sur TikTok. Des petites filles âgées entre 9 et 12 ans se ruaient sur des antirides, des crèmes hydratantes ou des sérums aux packagings colorés et destinés aux enfants.
Shay Mitchell a poussé le curseur encore plus loin avec Rini. L'actrice a expliqué avoir fondé la marque en s'inspirant de ses filles qui adorent jouer à «imiter leur maman». L'actrice estime promouvoir une initiation au bien-être pour les enfants. Mais la collection de masques renforce une pression chez les petites filles à se conformer aux normes de beauté avec des visuels ludiques à l'effigie de petites licornes ou de pandas.
En plus des effets sur la peau, les répercussions sur la santé mentale des petites filles doit susciter de vives préoccupations. Le conditionnement à ces routines modifie durablement leur perception de la beauté, du vieillissement et des apparences.
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