Greenwashing
Un matraquage publicitaire incessant
Télévision, réseaux sociaux, affiches, emballages ou voitures: les promesses de durabilité sont partout. Impossible de vérifier le bien-fondé de chacune d’elles. Nos enquêteurs de terrain nous ont transmis toutes les publicités vertes rencontrées au cours de leur journée. Florilège et explications.
07 novembre 2024

Sandra Imsand
Journaliste

Laurianne Altwegg
Responsable Agriculture, Énergie et Environnement
En 2021, la FRC avait mené l’enquête dans la grande distribution afin de mieux comprendre ce à quoi nous étions confrontés lors d’achats quotidiens. En 2023, nous avons voulu documenter la masse des allégations environnementales. Nos enquêteurs de terrain ont eu pour mission de nous transmettre toute publicité verte rencontrée au cours de leur journée, quel que soit le support. Et l’analyse ne nous a pas déçus!
Que montre ce florilège? Que les promesses de durabilité sont omniprésentes. On reproche souvent aux consommateurs de se faire avoir, mais qui a le temps d’aller creuser chaque publicité rencontrée? Personne n’est dupe de tous les messages. Reste que les neurosciences nous enseignent que cette exposition permanente influence notre perception des annonceurs ou de leurs produits. En outre, un tel matraquage pousse à la surconsommation: un élément aussi pointé dans le dernier rapport de Greenpeace rappelant que «la publicité verte dope la consommation». En outre, 7% des émissions de gaz à effet de serre (importations comprises) sont imputées à la publicité: En ce qui concerne l'impact environnemental, ce chiffre peut atteindre 10%. Selon Greenpeace, ce sont Coop (385 millions de francs annuels) et Migros (241 millions) qui dépendent le plus en publicité.
Ainsi, bien que les allégations vertes ne concernent pas l’ensemble des publicités rencontrées au quotidien, elles peuvent toucher les consommateurs sensibles aux thématiques environnementales. Et si ces messages sont basés sur du vent ou insuffisamment fondés, ils poussent à acheter des produits ou services qui ne sont pas dignes d’un choix durable.
Une journée de pub «durable»
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Notes d'espoir
Au niveau européen, la législation avance. Selon une récente proposition de la Commission, «les entreprises qui choisissent d’accompagner leurs produits ou services d’une allégation écologique devront respecter des normes minimales sur la manière dont elles étayent ces allégations et dont elles les communiquent». Des critères communs ont été établis afin que les consommateurs bénéficient de plus de clarté et de l’assurance qu’un produit vendu comme étant écologique l’est réellement.
«Rien ne sera en place avant plusieurs années, mais la thématique commence à être prise au sérieux», a commenté Laurianne Altwegg, responsable Environnement.
Côté suisse, la Commission suisse pour la loyauté a approuvé les plaintes visant la communication de la FIFA sur la neutralité climatique de la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Sa décision devrait passer le goût à la FIFA de communiquer sur la neutralité carbone de ce type d’événements à l’avenir.
Pour un statut d'entreprise durable
Notre législation n’encadre nullement ce qu’est une «entreprise durable». La Secrétaire générale de la FRC, Sophie Michaud Gigon a présenté en octobre 2023 une initiative parlementaire avec 27 élus de tous bords. But: instaurer un statut juridique volontaire.
Des indicateurs sociaux, environnementaux et de gouvernance détermineront si une PME peut être considérée comme durable ou pas. Les engagements devront être tangibles, quantifiables et vérifiés par des organismes indépendants.
Offrir un cadre clair, plus de transparence et de crédibilité servira les intérêts des PME, en offrant un avantage concurrentiel, comme ceux des consommateurs.
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