12.11.2024, Laurianne Altwegg / Un baromètre permet de mieux choisir ses appareils. Shutterstock
Face à cette question récurrente et des conseils contradictoires, nos clés pour y voir clair.
Le guide édité par SuisseEnergie il y a une dizaine d’années – encore en ligne sur le site de certaines communes – recommandait de baser sa décision sur l’âge de l’appareil et le montant de la réparation, comparé au prix du neuf. Le conseil menait à remplacer la plupart des produits âgés de plus de dix ans, en raison de leur consommation excessive d’énergie ou d’eau. Suivant la même logique, le spécialiste du recyclage e-SENS préconise de jeter tous les réfrigérateurs, congélateurs, lave-linge, ou lave-vaisselle achetés il y a plus d’une décennie. Sauf qu’associer systématiquement l’âge des objets à une faible performance énergétique est désormais obsolète.
Écarts minimes
La situation a évolué: «Réparer se justifie presque toujours d’un point de vue écologique», indique l’Office fédéral de l’environnement. Car l’impact de l’énergie grise – surtout les ressources nécessaires à la fabrication de la plupart de nos dispositifs électriques, électroniques et électroménagers – dépasse largement celui de leur consommation en électricité ou en eau à l’utilisation. L’évolution technologique les a en effet rendus moins énergivores.
«Les écarts sont donc devenus minimes» entre les appareils neufs et ceux qui ont entre cinq et huit ans aujourd’hui, selon La Bonne Combine, experte de la réparation à Prilly (VD) depuis quarante ans. Prenons le réfrigérateur: réparer un appareil âgé de six à huit ans peut s’avérer économiquement et écologiquement viable, sachant que les nouveaux modèles doivent appartenir à la classe énergétique A++ depuis 2013. Et nombreux sont ceux qui respectaient déjà cette norme avant l’échéance. «Seules les grosses évolutions technologiques ont un impact significatif. Ainsi, le sèche-linge à pompe à chaleur consomme jusqu’à trois fois moins d’énergie qu’un modèle à condensation.»
En bref, la réparation devrait être un réflexe, sauf pour les très vieux appareils, gros consommateurs d’électricité et fonctionnant presque en continu.
«La réparation devrait être un réflexe, sauf pour quelques très vieux produits.» Laurianne Altwegg, Responsable Environnement
Baromètre incitatif
Cette recommandation ne règle pas le problème du prix de la réparation, souvent élevé, ou de l’indisponibilité des pièces détachées. Les annuaires de réparateurs professionnels, les Repair Cafés gratuits et la législation qui impose désormais aux fabricants de mettre à disposition les pièces détachées de certaines catégories de produits pendant sept à dix ans (TV, lave-vaisselle, lave-linge, frigo, p. ex.) amènent toutefois des améliorations concrètes susceptibles de stimuler ce marché qui peine parfois à convaincre.
S’il est malgré tout nécessaire d’acheter du neuf, les informations sur les marques les plus fiables sont aussi davantage disponibles. Le Baromètre en ligne du groupe Fnac Darty compile les données de son service après-vente chaque année. Il permet de trouver les produits ayant la plus longue durée de vie. Cette transparence incite aussi les fabricants à rendre leurs appareils plus facilement réparables, tout en garantissant au client un meilleur investissement à long terme.
