24.9.2012, Huma Khamis / Photo Shutterstock.com/Evgenia Bolyukh
Des résultats d'analyses menées par la FRC en collaboration avec l'émission "On en parle" sur les marques Tupperware, SiGG et Rotho sont rassurants. Mais les fabricants tardent à prendre des mesures pour les boites de conserves.
En mars 2012, la FRC recherchait le bisphénol A (BPA) dans les récipients et ustensiles de cuisine en plastique ainsi que dans les biberons. A l’époque, notre laboratoire ne détectait aucune trace de ce perturbateur endocrinien dans ces objets directement en contact avec nos aliments.
Une situation rassurante, mais qui a permet de déterminer des lacunes en matière d’information : impossible par exemple de savoir si le BPA utilisé dans le plastique comme additif a cédé sa place au fameux bisphénol S (ou BPS), une molécule tout autant suspecte. Difficile pour le consommateur d’identifier le type de plastique utilisé pour la majorité des ustensiles de cuisine.
Suite à la publication des résultats, de nombreuses questions nous ont été posées, notamment sur les marques Tupperware et les gourdes SIGG, non incluses dans notre sélection de produits testés. Autre question souvent évoquée, qu’en est-il des ustensiles usagés dont on sait qu’ils sont parfois susceptibles de « relarguer » du BPA en raison du vieillissement du plastique ?
Deuxième salve
La FRC, en collaboration avec l’émission On en Parle de La Première a donc fait analyser ces objets manquants au Service de la Consommation et des affaires vétérinaires du canton de Vaud :
- Un Tupperware usagé de 400 ml, avec l’indication « pour réchauffer au micro-ondes »
- Un Tupperware neuf MicroPop pour micro-ondes pour réchauffer « à puissance moyenne » (max 160 °C ou max 500-600 Watts restitués)
- Un Tupperware neuf cocotte UltraPro utilisable au four traditionnel (max 250°C)
- Une boite Rotho de 0.75 l, utilisable aux micro-ondes max. 100 °C avec la mention «0% BPA»
- Une gourde SIGG nature white de 0.6 l, avec la mention «BPA free»
Bonne nouvelle, aucun des objets analysés ne contenait de traces de BPA. Voilà qui est rassurant. Ou presque, puisque le BPA semble certes banni du plastique mais se retrouve en quantité non négligeables dans les boites de conserves de tomates et de thon.
Ces données inquiétantes ont été transmises à l’EFSA(l’Autorité de sécurité en matière d’alimentation en Europe). Ces dernières seront donc intégrées et prises en compte dans la position et les recommandations de l’EFSA en matière de normes de sécurité et d’exposition au bisphénol A. Si les autorités européennes reconnaissent la validé des résultats de nos analyses, les fabricants et les autorités suisses, eux, ne semble pas pressés de prendre des mesures adéquates pour bannir cette substance de nos aliments.