20.7.2023, Anne Onidi
On en trouve dans tous les commerces, à tous les prix. L’hôtel à insectes est présenté comme une solution facile et ludique pour privilégier la biodiversité chez soi. Mais est-il vraiment utile? Que valent la fabrication et les finitions des modèles disponibles dans le commerce?
Avant de nous pencher sur l’objet en question, petite leçon d’entomologie sous la conduite de Jessica Litman, biologiste spécialisée en entomologie et conservatrice de la collection d’insectes du Muséum d’histoire naturelle de Neuchâtel.
La grande métamorphose
Intéressons-nous aux abeilles sauvages. Ces insectes constituent la principale clientèle de l’hôtel à insectes. Acteurs importants de la pollinisation, elles se déclinent en des centaines d’espèces. Or leurs effectifs décroissent de manière alarmante, ce qui nuit à la biodiversité. À noter que l’espèce domestique (mellifère) vivant dans des ruches n’est pas en voie d’extinction. Les femelles construisent des nids pour leurs petits; elles déposent chaque œuf dans une cellule larvaire contenant les réserves de nourriture constituées de pollen et de nectar. La progéniture sortira du nid au printemps de l’année suivante. Il faut en tout cas une année à l’abeille sauvage pour se métamorphoser.
Imitation de la nature
Dans la nature, les abeilles sauvages bâtissent leurs nids dans des matériaux comme la terre, le sable et le bois mort en utilisant des feuilles, des fibres ou des pétales. Dans l’hôtel à insectes, elles cachent plusieurs œufs à la suite dans les tiges creuses et les bois percés. L’entomologiste met les choses au clair: «Si on ne peut faire qu’une chose pour ces insectes et la biodiversité en général, l’installation d’un hôtel à insectes n’est pas la bonne option.» Mais placé dans un environnement favorable, cet objet constitue un formidable outil d’observation permettant de comprendre les comportements des insectes. Un environnement favorable, c’est un jardin ou un balcon fleuri durant le plus de mois possible et dans lequel on trouve des plantes méditerranéennes comme le thym, le romarin et la sauge. C’est un jardin dans lequel on laisse pousser, on préserve des zones de terre à nu, on privilégie le relief, on laisse du bois mort, des branches coupées. Les murs en pierre sèche exposés au soleil sont également un cadeau pour les insectes.
Le test
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