20.5.2013, BP / Photo: Francesca Palazzi
Les friandises aux caisses des supermarchés ou dans les offices postaux agacent de nombreux consommateurs. La FRC demande leur retrait.
Lors de la conférence sur la consommation organisée par Migros le 30 avril 2013 à Zurich, le Conseiller fédéral Alain Berset a exprimé son agacement de père de famille face aux sucreries exposées aux caisses des supermarchés, notamment celles qui sont à la portée des enfants.
Son irritation est partagée par de nombreux membres de la FRC, dont voici un témoignage: « Son fils adore les chariots qui ont une forme de petite voiture à l’avant et il est arrivé deux fois que l’enfant s’empare d’un œuf Kinder Surprise juste avant le passage à la caisse. Le père n’a rien vu à cause du toit en plastique de la voiturette qui cachait l’enfant et ne s’en est aperçu que beaucoup plus tard parce que le petit avait plein de chocolat autour de la bouche et le papier vide à la main. »
La FRC a donc visité 5 offices postaux et 36 supermarchés, petits et grands, dans plusieurs cantons romands pour recenser les bonbons, chocolats, chewing-gums, biscuits, snacks etc. exposés près des caisses:
- Tous les bureaux de poste avaient des rayonnages avec des sucreries à la portée des tout petits.
Quant aux supermarchés, les consommateurs qui rechercheraient justement ces articles les trouvent généralement également dans les rayons correspondants, souvent à un prix moins élevé que dans la zone des caisses:
- 89% des caisses étaient garnies de friandises à la portée des enfants qui marchent déjà
- 82% étaient achalandées des friandises accessibles aux enfants assis dans le chariot
- 10,6% ne comportaient pas de friandises directement accessibles aux enfants, mais ces caisses étaient très souvent fermées
La palme revient à Denner, où les enfants peuvent attraper des friandises à toutes les caisses, et à Migros, où 97,8% des caisses présentent des friandises accessibles aux enfants à pied et presque autant aux enfants assis dans le chariot (96,7%).
Migros a justement mis en place une caisse familiale sans sucreries au Shoppyland à Schönbühl près de Berne, à la grande satisfaction des parents. Cette initiative est certes positive, mais pour démontrer son sérieux, elle demande maintenant à être étendue à davantage de caisses et à tous les magasins de l’enseigne. Pour représenter une alternative véritablement utile, une caisse sur deux au moins devrait être exempte de sucreries.
Le palmarès de Coop se montre semblable de celui de Migros avec 98% des caisses garnies de friandises accessibles aux petits clients qui passent à pied, et légèrement plus favorable avec 73,5% des caisses achalandées avec des friandises accessibles aux enfants assis dans le chariot.
A la requête de la FRC, Coop a donné une réponse potentiellement positive, en envisageant de réévaluer l’assortiment aux caisses. Actuellement, des lignes de conduites internes et donc non publiées limitent seulement la vente d’articles avec des caractéristiques ludiques. Histoire à suivre donc.
La Poste a également promis de retirer progressivement les sucreries de ses bureaux, sans donner toutefois un calendrier précis. Depuis, plusieurs consommateurs se sont encore plaints des étals de sucreries dans les offices postaux. La situation n’évolue apparemment que très lentement.
La FRC va donc insister pour obtenir des engagements plus précis de la part de tous les acteurs et réévaluer la situation par la suite.
En attendant, les parents peuvent quelque peu limiter les tentations et les conflits qui en résultent en installant leurs enfants dans le chariot… et en leur expliquant comment être des bons consommateurs indépendants et réfléchis.
Pour plus de détails: Le rapport complet